En détectant la présence d’un gaz rare, le radon, des chercheurs de l’Université Nationale Autonome du Mexique (UNAM) pensent avoir découvert une nouvelle méthode de prédiction des tremblements de terre …
Prévoir les séismes grâce au radon
En détectant la présence d’un gaz rare, le radon, des chercheurs de l’Université Nationale Autonome du Mexique (UNAM) pensent avoir découvert une nouvelle méthode de prédiction des tremblements de terre. Ce gaz serait expulsé par les roches peu avant les séismes et offrirait le premier indicateur fiable connu.
Modification du champ magnétique, déformation de la surface du sol observée par satellite, sismographes et même comportement anormal des animaux… depuis toujours, l’homme cherche à prévoir où et quand frappera le prochain séisme, sans jamais y être parvenu.
Pourtant, cette fois-ci, des scientifiques pensent avoir trouvé un signe avant-coureur infaillible qui permettrait de prévoir les séismes à temps pour pouvoir évacuer les populations menacées. Selon eux, peu avant la survenue des tremblements de terre, les crevasses rocheuses et les eaux souterraines libèrent du radon, un gaz radioactif connu pour ses effets délétères.
Jusqu’à présent, le prix des détecteurs commerciaux rendait impossible la vérification de cette théorie à une échelle suffisamment importante. Cependant, la mise au point d’un nouveau prototype, simple et bon marché, développé dans le cadre d’une collaboration entre scientifiques mexicains et européens, est venue changer la donne.
Vladimir Peskov, co-créateur de ce nouvel équipement et physicien à l’UNAM, compte mettre en place un réseau de détecteurs afin de prouver que du radon s’échappe quand les couches de roches d’une faille géologique se déforment avant un tremblement de terre.
C’est une technologie utilisée par l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire (le CERN), qui a servi de base à la création de ce nouvel appareil. Le détecteur est constitué d’un tube d’aluminium de 20 cm de long pour 9 cm de diamètre, que traversent une série de câbles connectés à des électrodes. Lorsque le radon pénètre dans le tube, il chasse les électrons des molécules d’air, provoquant ainsi un courant électrique dans les câbles. À la différence des détecteurs actuels, celui-ci peut fonctionner directement à l’air libre, pour un coût estimé à 100 € maximum.
Dans un premier temps, Vladimir Peskov et son équipe comptent mettre à l’épreuve leurs détecteurs en Italie, dans la région de Bari, siège de nombreux microséismes. Pour pouvoir recueillir les informations fournies par chaque appareil, il est nécessaire de les équiper d’émetteurs radio. La mise en place de ce réseau de transmission a un coût, et l’équipe de scientifiques recherche désormais des collaborateurs dans diverses régions du monde, afin de pouvoir procéder à des essais à grande échelle sur plusieurs failles géologiques majeures.
Si le dispositif réussit à prouver sa fiabilité, il pourrait constituer un nouvel outil essentiel dans les pays en voie de développement -et ailleurs-, où les séismes et les tsunamis comptent parmi les catastrophes naturelles les plus imprévisibles et les plus meurtrières.