La FAO établit un point sur les pertes alimentaires entre la production agricole et l’arrivée chez le consommateur, à la veille de la journée de la lutte contre gaspillage alimentaire.
Dans un rapport publié lundi, la FAO, l’agence mondiale pour l'alimentation des Nations Unies détaille qu’environ 14 % des aliments sont perdus entre la ferme et les rayons du supermarché, elle souligne qu’il est nécessaire de prendre des mesures pour stopper ce phénomène et rendre l’agriculture et l’industrie agroalimentaire plus durables.
Les objectifs du programme de développement durable de l’ONU, sont multiples. Le nouveau directeur général de la FAO, Qu Dongyu, rappelle en préambule de ce rapport publié à l’avant-veille de la journée mondiale de l’Alimentation que l’objectif est de diviser par deux le volume mondial de déchets alimentaires par habitant d’ici à 2030, et voir baisser les pertes alimentaires tout au long des chaînes de production,
Une perte énorme
Les chiffres communiqués par la FAO indiquent que 13,8 % de la valeur ajoutée de la production alimentaire mondiale sont perdus entre la récolte et la vente au détail. Carola Fabi, statisticienne principale au siège de la FAO à Rome, explique à l’AFP qu’ils ont calculé une estimation de la valeur. (…) Cela signifie qu’il y a des produits agricoles pour 400 milliards de dollars qui n’arrivent pas jusque dans nos assiettes .
Le pourcentage est très changeant d’une région du monde à l’autre, et d’une famille de produits alimentaires à une autre. On peut observer seulement 5,8 % de perte en Australie-Nouvelle-Zélande contre 20,7 % en Asie centrale-Asie du Sud. Si l’on regarde les productions, fruits et légumes, des denrées fragiles, sont touchées à 22 %, contre 9 % pour les céréales et légumes secs qui sont plus résistantes.
Mauvaise gestion du stockage dans les fermes
Carola Fabi détaille qu’ils ont pu constater que ces pertes sont plus importantes au niveau des producteurs, là où ont lieu la récolte et l’abattage. Par exemple, ils ont pu constater un énorme problème au niveau du stockage sur les fermes.
Ils utilisent des silos de bois très sensibles aux intempéries et aux insectes. Elle souligne que des procédés de très basse technologie, comme le remplacement de ces silos de bois par des tonneaux métalliques, ou des sacs traités avec des insecticides réduiraient les pertes de manière très, très sensible. Et si les agriculteurs n’ont pas les moyens d’accéder à ces techniques. Il est nécessaire qu’une intervention publique d’aide à l’investissement se mette en place.