La destruction du barrage d’Arase, construit en 1955 pour produire de l’électricité propre, a commencé. Une victoire pour les habitants de la région, qui réclamaient la destruction du barrage pour des raisons écologiques depuis des années.
Première : destruction d’un barrage hydroélectrique pour des raisons environnementales
La destruction du barrage d’Arase, construit en 1955 pour produire de l’électricité propre, a commencé. Une victoire pour les habitants de la région, qui réclamaient la destruction du barrage pour des raisons écologiques depuis des années.
Mais c’est bien une première que cette déconstruction. Jamais au Japon une installation de production hydroélectrique n’avait été détruite sans être suivie d’un nouveau chantier pour ériger des installations plus puissantes. En prenant la décision de détruire le barrage, les autorités ont implicitement reconnu que la production électrique du barrage ne justifiait pas les conséquences négatives pour l’environnement et la population locale.
Depuis les années 1990, les habitants de la région protestaient contre ce barrage qu’ils accusent d’avoir été à l’origine d’une pollution des eaux et d’une diminution drastique de la population de poissons. Selon les industriels de la pêche installés à Yatsushiro, commune sur laquelle repose le barrage, les prises ont chuté régulièrement depuis sa construction. « Auparavant, les poissons pouvaient remonter le fleuve sans problème. Avec cette barrière artificielle, beaucoup d’espèces ont vu leur taux de reproduction tomber en flèche », explique un pêcheur.
C’est donc une victoire pour les défenseurs de l’environnement, remarquable à l’heure où le Japon est confronté à une crise énergétique sans précédent. La fermeture de la majorité des centrales nucléaires après l’accident de Fukushima a fait chuter la production électrique, et le gouvernement n’a pas encore de solution au casse tête. Pour réduire les émissions de CO2 sans vivre une période de pénurie électrique, le recours à l’hydroélectrique aurait du sens. Mais le pays devra donc désormais se passer de l’énergie fournie par le barrage d’Arase.
Le chantier commencé début septembre devrait se prolonger jusqu’à mars 2018. Le décommissionnement coûtera 8,8 milliards de yens (près de 88 millions d’euros) à l’état japonais.