Dans les villes, pinsons et moineaux font preuve d’inventivité pour construire leur nid et recourent parfois à des matériaux surprenants, comme les mégots. Au-delà du confort thermique que leur procure la cellulose des filtres de cigarette, la nicotine permettrait aussi d’éloigner les parasites.
Pourquoi les oiseaux mettent-ils des mégots dans leur nid ?
Dans les villes, pinsons et moineaux font preuve d’inventivité pour construire leur nid et recourent parfois à des matériaux surprenants, comme les mégots. Au-delà du confort thermique que leur procure la cellulose des filtres de cigarette, la nicotine permettrait aussi d’éloigner les parasites.
Des nids à l’arôme particulier
Les fumeurs contribuent-ils sans le savoir à la bonne santé des oiseaux des villes ? Poison pour les hommes, la nicotine semble au contraire être une source de bienfaits pour plusieurs espèces rencontrées en milieu urbain.
Les chercheurs du Laboratoire de comportement animal de l’Institut d’écologie sont formels : plus il y a de cellulose issue de filtres de cigarettes dans un nid, moins il contient d’acariens.
Pour mener à bien leurs expériences, Monserrat Suárez Rodríguez, Isabel López-Rull et Constantino Macías García n’ont pas eu à aller bien loin : ils ont rendu visite aux pinsons et aux moineaux ayant élu domicile sur le campus de l’Université nationale autonome de Mexico (UNAM). Ils y ont installé des pièges autocollants attirant les parasites grâce à une source de chaleur, afin de pouvoir estimer leur nombre.
Les chercheurs ont pu constater que les oiseaux préféraient tapisser l’intérieur de leur nid de filtres usagés, probablement en raison de leur odeur, et que ceux-ci contenaient beaucoup moins d’acariens.
La cigarette, un atout pour séduire ?
Des expériences plus approfondies devront maintenant déterminer si les moineaux et les pinsons optent pour ce matériau en raison de ses propriétés antiparasitaires, et si ce choix leur confère un plus grand succès au niveau de la reproduction.
Ces résultats insolites ont valu aux travaux des chercheurs mexicains une publication dans la revue anglaise Biology Letters, éditée par la Royal Society.
Au sein des métropoles, l’étude de la biodiversité prend une nouvelle dimension. Pour de nombreuses espèces, ces environnements particuliers offrent des défis différents au niveau des interactions entre espèces, du comportement et des pressions évolutives observées par rapport au milieu naturel.
Pour les scientifiques, l’étude de ces « écosystèmes urbains » peut nous permettre de mieux comprendre notre environnement citadin et encouragera peut-être le développement de relations plus harmonieuses entre l’homme et la nature.