Le nouvel an chinois qui s’est passé cette année le 3 février, donne lieu à une multiplication des déplacements, une surconsommation et des feux d’artifices et pétards sans fin. Mais de plus en plus de Chinois se conforment à l’esprit du moment …
Pour beaucoup, la fête du printemps doit être verte
Le nouvel an chinois qui s’est passé cette année le 3 février, donne lieu à une multiplication des déplacements, une surconsommation et des feux d’artifices et pétards sans fin. Mais de plus en plus de Chinois se conforment à l’esprit du moment qui veut réduire l’emprunte écologique de toutes les activités humaines, notamment celle des fêtes.
Les médias, les personnalités publiques, les entreprises, tout le monde en parle : le 21ème siècle doit être celui d’une réduction drastique des émissions polluantes. Pour cela, la responsabilité est partagée par tous. En pleine période de fêtes, un grand quotidien chinois est allé enquêter dans la capitale du Shandong, touchée depuis des mois par une sécheresse grave. Les habitants de Jinan sont-ils sensibles aux arguments des environnementalistes ? Les habitudes pour les célébrations de l’arrivée de l’année du lapin ont-elles commencé à changer ?
Il semblerait que oui. Madame Wang par exemple commence par se passer du superflu.
J’avais l’habitude les années précédentes d’utiliser des nappes en papier pour les agapes du nouvel an, ça permet d’éviter les lavages à répétition. Eh bien cette année, je ne mets pas de nappe du tout, c’est plus vert et encore plus commode. Pas de verres ni de couverts jetables non plus, c’est mieux pour l’environnement.
Monsieur Lin va comme chaque année voir ses amis et ses proches aux quatre coins de la ville pendant les jours suivant le nouvel an. Mais cette année, il a pris la bonne résolution avec 20 de ses amis du club automobile de laisser sa voiture au garage.
J’y vais en bus. Comme la circulation est assez fluide, ça ne me prend pas plus de temps et puis ça économise de l’essence.
Autre habitude prises par les Chinois pendant les 15 jours qui suivent le nouvel an : faire des concerts de pétards chaque soir. Il y en a de moins en moins. Un Monsieur Wang explique ainsi :
A part le soir même du nouvel an où on a allumé quelques pétards, le reste du temps on s’en passe. Je ne suis pas le seul, et la qualité de l’air dans le quartier s’en ressent.
Cette année, il a en plus apporté une petite nouveauté à ses petits-enfants. Il leur a acheté des 'pétards électroniques'. Qui font le même bruit que les pétards classiques et en plus de la lumière, mais qui sont réutilisables à volonté.
Les enfants adorent ça, et c’est moins dangereux que d’allumer des pétards à mèche. On est toujours inquiets que les plus petits se blessent.
Les balayeurs du quartier se réjouissent et trouvent qu’il y a cette année moins de papiers de pétards à ramasser.
Mais pas sûr que cela vienne d’une prise de conscience durable des consommateurs chinois. Beaucoup se plaignent que l’ambiance du nouvel an chinois est beaucoup moins bonne depuis quelques années. Il semblerait que les Chinois, de plus en plus matérialistes, s’intéressent de moins en moins aux fêtes traditionnelles. Certaines personnalités voudraient même leurs faire retrouver les bonnes habitudes traditionnelles pour faire honneur à la nation… mais entre nationalisme au rabais et réduction des émissions, il faudra choisir !