La France s'engage résolument dans la lutte contre le changement climatique. Le ministre de l'Industrie et de l'Énergie, Roland Lescure, a signé, le lundi 4 mars 2024, un premier accord avec le Danemark. L'objectif est double : il vise à favoriser les projets de captage et de stockage de CO2 (CCS) des entreprises françaises, et à leur offrir la possibilité de les stocker dans des sites dédiés au Danemark.
La France veut stocker ses émissions de CO2 en mer du Nord
Le partenariat franco-danois, formalisé par Roland Lescure, ministre français de l'Industrie et de l'Énergie, et son homologue danois, représente bien plus qu'un simple accord bilatéral. Il s'agit d'une démarche ambitieuse visant à adresser l'un des défis majeurs du XXIe siècle : la réduction des émissions de CO2. La France, consciente de l'urgence climatique, reste néanmoins limitée du fait qu'elle ne dispose pas de sites d'enfouissement adéquats sur son territoire.
Cet accord a pour objectif de faciliter le transport et le stockage géologique permanent du CO2 français dans les sous-sols de la mer du Nord, exploités par le Danemark. L'initiative répond à une double exigence : atteindre les objectifs de réduction des émissions de carbone fixés par la France (-55% d'ici à 2030) et offrir un cadre réglementaire et opérationnel aux entreprises françaises désireuses de participer à cet effort de décarbonation. En effet, l'accord ne se contente pas de tracer les lignes d'une coopération étatique ; il vise également à simplifier les démarches pour les acteurs industriels français, leur permettant ainsi de réserver des capacités de stockage au Danemark.
La Norvège et le Danemark, pionniers européens du stockage de CO2
La Norvège et le Danemark se distinguent en Europe par leur leadership dans le domaine du stockage du CO2. En Norvège, par exemple, le projet Northern Lights, fruit d'une collaboration entre TotalEnergies, Equinor et Shell, se profile comme une initiative majeure. Prévu pour démarrer en 2024, il ambitionne de stocker jusqu'à 1,5 million de tonnes de CO2 par an dans une première phase, avec une perspective d'extension significative. Au Danemark, des projets comme Greensand et Bifrost illustrent également l'engagement du pays dans la recherche de solutions durables pour le stockage du CO2 : tous deux résultent en effet du réaménagement des infrastructures pétrolières et gazières du pays danois, dont les gisements sont épuisés.
L'accord entre la France et le Danemark s'inscrit dans cette dynamique pionnière, avec l'ambition de normaliser et de réglementer à l'échelle européenne les pratiques de stockage du CO2. La France engage également des discussions avec les Pays-Bas et l'Italie. L'objectif ? Créer un réseau européen de stockage de CO2 avec un cadre harmonisé pour l'ensemble des pays de l'Union européenne. Cette approche vise à simplifier les procédures pour les entreprises et à encourager une adoption plus large des technologies de captage et de stockage du CO2, essentielles pour atteindre les objectifs de décarbonation fixés par l'UE.