Discriminées à l’embauche ou au cours de leur carrière lorsqu’elles sont enceintes, les femmes restent à la traîne sur le marché du travail. Des pratiques désormais passibles d’amende, qui serviront à financer un Plan national d’égalité des chances.
Plus de discrimination à l’embauche pour les femmes enceintes
Discriminées à l’embauche ou au cours de leur carrière lorsqu’elles sont enceintes, les femmes restent à la traîne sur le marché du travail. Des pratiques désormais passibles d’amende, qui serviront à financer un Plan national d’égalité des chances.
En vigueur depuis le 20 janvier dernier, le texte élaboré par le gouvernement de José Mujica interdit formellement aux employeurs d'exiger des tests de grossesses ou des certificats médicaux attestant l’absence d’état de grossesse au cours du processus de sélection, d’admission ou de promotion. Et ce, quel que soit le poste ou l'emploi concerné.
La loi s’appliquera aussi bien dans le secteur public que dans le privé, et vient mettre à fin à des pratiques discriminatoire, régulièrement dénoncées par l’Institut national des femmes (Inmujeres). Les sanctions pourront être d’ordre administratif ou prendre la forme d’amendes, destinées à financer le Plan national d’égalité des chances et des traitements pour l’emploi.
Un plan national pour favoriser l'équilibre des genres au travail
Après trois ans d'expérimentation dans quatre organismes publics, un programme gouvernemental promouvant l’égalité des genres devrait également être étendu à d’autres entreprises. Baptisée “gestion de la qualité avec équité des genres”, l’initiative bénéficie du soutien des Nations Unies et cherche à augmenter la présence féminine dans le monde du travail, tout en améliorant le respect des droits des travailleuses. Directrice d’Inmujeres, Beatriz Ramírez sait qu'il reste du chemin à parcourir:
Malgré une augmentation de 5 points de la participation [féminine] sur le marché de l’emploi, les inégalités de genre persistent au niveau du taux d'activité et du chômage.
Et les statistiques lui donnent raison. Alors que 18,2% des femmes affichent 13 années d'études ou plus contre 13,7% pour les hommes, ces derniers perçoivent des rémunérations largement supérieures: en 2010, le salaire horaire féminin moyen atteignait seulement 90,3% du salaire masculin. L’injustice la plus flagrante se manifeste au niveau du chômage des jeunes, qui atteint 31,5% pour les uruguayennes, contre 18,9% pour les uruguayens.
Autre chiffre inquiétant, celui du taux de mortalité des femmes dû à la violence masculine. Estimé à 0,6 pour 100 000, il constitue l’un des plus élevés d’Amérique latine.