Après plusieurs années de recherches scientifiques, la Russie, via son organisme public RosGeo, vient de découvrir une méga-réserve de pétrole et de gaz en Antarctique.
Une réserve de 551 milliards de barils de pétrole en Antarctique
La Russie a découvert d'importantes réserves de pétrole et de gaz en Antarctique, sur le territoire britannique. Ces réserves contiendraient environ 511 milliards de barils de pétrole, soit dix fois la production pétrolière de la mer du Nord au cours des cinquante dernières années, et le double de la capacité de production de l'Arabie Saoudite. RosGeo, l'organisme public russe chargé des études géologiques, a révélé cette découverte, provoquant des inquiétudes de la scène internationale quant à une possible violation du Traité de l'Antarctique de 1959.
En effet, le Traité de l'Antarctique, signé par la Russie, interdit toute exploration pétrolière et minière sur le Continent Blanc, un engagement que plus de cinquante pays ont pris afin de préserver ce territoire. Malgré cela, les documents présentés à la commission d’audit environnemental du Royaume-Uni indiquent que cette découverte pourrait attiser des tensions politiques.
La communauté internationale s'inquiète
La communauté internationale craint que la Russie soit tentée de pousser ses recherches au-delà du simple pré carré scientifique. David Rutley, sous-secrétaire d'État parlementaire pour les Amériques et les Caraïbes, a nénmoins tenu à rappeler devant le Parlement britannique que la Russie avait récemment « réaffirmé son engagement à l’égard des éléments clés du traité ».
Une affirmation qui laisse Klaus Dodds, expert de l'Antarctique et professeur de géopolitique au Royal Holloway College, sceptique : « Il existe une inquiétude que la Russie collecte des données sismiques qui pourraient être interprétées pour de la prospection plutôt que pour de la recherche ». Même tonalité pour Claire Christian, directrice exécutive de la Coalition pour l’Antarctique et l’océan Austral (ASOC) : « Il serait extrêmement regrettable de mettre en danger l'Antarctique à un moment où les conflits géopolitiques sont si nombreux. » Elle insiste sur l'importance de préserver l'Antarctique comme un lieu de coopération internationale, mais aussi et surtout, comme un territoire reconnu « bien commun de l’humanité ».