De jeunes ingénieurs péruviens ont mis au point un procédé destiné aux producteurs de laine d’alpaga de la cordillère des Andes, qui tire profit de la lumière du soleil afin de réduire l’empreinte écologique et les coûts de cette activité traditionnelle. Leur invention leur a valu la seconde place du concours …
à Cuzco, les artisans font appel à l’énergie solaire
De jeunes ingénieurs péruviens ont mis au point un procédé destiné aux producteurs de laine d’alpaga de la cordillère des Andes, qui tire profit de la lumière du soleil afin de réduire l’empreinte écologique et les coûts de cette activité traditionnelle. Leur invention leur a valu la seconde place du concours d’innovation technologique Innotec Perú 2010.
C’est dans l’université de la ville de Cuzco, non loin de la célèbre forteresse du Machu Picchu, que 4 jeunes ingénieurs en mécanique de l’université San Antonio Abad ont créé une machine à laver écologique destinée exclusivement au nettoyage de la fibre d’alpaga. Proche cousin du lama, l’alpaga est un animal des régions andines dont la laine de haute qualité est renommée pour sa douceur et sa chaleur, et qui depuis des millénaires sert à la confection de vêtements.
Percy Quispe Quispe, l’auteur du projet, explique que l’idée de cet appareil s’est imposée à lui quand il était encore étudiant, car comme ses compagnons de travail, il est lui-même fils d’alpaquero, ces artisans qui produisent la laine d’alpaga. L’innovation principale du procédé vient du processus de chauffage de l’eau, qui grâce à l’énergie solaire, permet de réduire de 80 % l’utilisation de combustible. Les traditionnelles chaudières sont remplacées par des capteurs solaires à tubes sous vide, où, grâce à l’ensoleillement généreux dont bénéficie cette région montagneuse, l’eau atteint rapidement une température de 85 degrés. Plus qu’il n’en faut pour le lavage de l’alpaga, qui nécessite une eau à 60 degrés. Les artisans sont ainsi dispensés d’acheter une chaudière à combustible, de loin l’élément le plus coûteux du procédé de lavage traditionnel.
L’appareil est également prévu pour fonctionner avec des détergents biodégradables, qui sont introduits grâce à un système de pompe. Le cycle de lavage a été optimisé et s’effectue à travers quatre bacs, au lieu de cinq pour les machines conventionnelles. Les ingénieurs ont ainsi réussi à diminuer les besoins en eau de près de 30%. Ces améliorations se traduisent notamment par une baisse de 50% du coût de lavage du kilo d’alpaga. Un atout de plus pour convaincre les artisans de l’utiliser.
Pour l’instant cette nouvelle machine n’est encore qu’un prototype, ses 4 inventeurs n’ayant pas encore trouvé les fonds nécessaires à sa fabrication industrielle. Elle constitue néanmoins une avancée importante pour l’utilisation des énergies renouvelables et permettra à terme de soutenir une filière constituée de nombreux petits producteurs, en leur offrant un nouvel outil à la fois plus écologique et plus rentable.