En raison du changement climatique, de la croissance démographique et du manque de nourriture programmé, les villes doivent s’adapter à un futur difficile. Pour les Australiens, une ville bien préparée doit pouvoir bien réagir à ces chocs. Lors du sommet des villes 2010 ADC Forum des objectifs clairs ont été fixés afin de surmonter ces bouleversements. Il faudra notamment repenser les zones résidentielles pour une population croissante, accentuer le sentiment d’être une communauté qui s’adapte, pour améliorer les conditions de vie.
Dans les pays en développement en revanche, l’urbanisation ne s’accompagne bien souvent pas des services essentiels, comme l'accès à l’eau potable, le traitement des déchets et des eaux usées, les écoles ou les centres de santé etc…. En substance, il s'agirait de mettre en place des politiques d’urbanisation correspondant aux Agendas 21 permettant aux populations urbaines les plus défavorisées de sortir de la pauvreté ainsi que le préconise les Objectifs du Millénaire.
Dans l’édition 2010 du Rapport sur les catastrophes dans le monde, David Satterthwaite, chercheur principal à l’International Institute of Environment and Development (IIED) souligne que :
La crise de pauvreté urbaine, l’expansion rapide des peuplements informels et les catastrophes urbaines, de plus en plus nombreuses, sont le résultat de l’incapacité des gouvernements à adapter leurs institutions à l’urbanisation.
En Inde par exemple, malgré le miracle économique qui dure depuis 20 ans, la situation empire selon le rapport, Report on the State of Food Insecurity in Urban India, publié en septembre 2010. La cause probable de ce paradoxe se situe dans l’augmentation des inégalités et l’explosion de la population citadine. Raison pour laquelle Jaipal Reddy, le ministre du développement urbain, invite les grands programmes nationaux tels que la Mission nationale Jawaharlal Nehru sur le développement urbain, à se focaliser sur le logement, l’accès à l’eau et l’éducation à la nutrition dans les quartiers pauvres.
Mieux préparer les villes aux changements climatiques
Comment continuer à vivre dans des villes en limitant notre impact en ges sur le climat ?
Des eco-quartiers voient le jour: le 'One Planet Living' programme conjoint du WWF en partenariat avec des organismes locaux pour des projets de construction de villes durables: zéro carbone, zéro déchets, transports et matériaux locaux durables, alimentation locale et de saison, sécurité de l'eau, biodiversité, culture et qualité de vie sont désormais adaptés aux grandes villes du nord: intitulé "Bedzed" à Londres, il s'appelle "Mata de Sesimbra" au Portugal, ou encore, même à Abu Dhabi, le gigantesque projet de la ville de "Masdar".
Par ailleurs, en raison du réchauffement climatique, pour assurer leur durabilité et la sécurité alimentaire, les villes – et particulièrement celles des pays les moins développés – doivent être en mesure d’anticiper l’avenir. En effet, de nombreuses villes sont bâties sur des fondations instables d’un point de vue écologique. Or, bien souvent, ce sont les populations les plus pauvres qui sont les plus touchées par les désastres environnementaux ; car celles-ci vivent souvent dans des habitations inadaptées et fragiles.
Confrontées en permanence à des problèmes liés aux changements climatiques, les villes africaines sont particulièrement vulnérables aux catastrophes naturelles. Pour rompre le cercle vicieux de la misère et anticiper les crises alimentaires, une étude réalisée par le programme des Nations Unies UN Habitat suite au Third African Minsiterial Conference on Housing and Urban development (22-24 novembre 2010, Bamako) met en évidence l’importance de l’accès à la terre.
Faire en sorte que le développement les zones urbaines soit en harmonie avec l’environnement naturel est l’un des objectifs fondamentaux sur la voie d’un monde urbanisé durable.
Le changement climatique comme paramètre de l’équation urbanisation / alimentation est donc à prendre au sérieux. Chaque année au Mexique, jusqu’à 900 000 personnes abandonnent leurs terres pour se diriger vers la ville ou vers les États-Unis. Selon un rapport des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (UNCCD) :
Il existe un lien incontestable entre les flux migratoires et la multiplication des épisodes de sécheresse.
Promouvoir les néo-ruraux pour freiner l’urbanisation
Si l’expansion urbaine est en grande partie liée à l’exode rural, dans certains pays développés on assiste au phénomène inverse. Pour échapper à l’agitation de la ville de plus en plus de retraités, jeunes familles, citadins se laissent tenter par l’air pur de la campagne. Comme dans de nombreux pays européens, en France, selon une enquête IPSOS réalisée en 2003, entre 1998 et 2003, 2 millions de citadins auraient quitté des espaces urbains pour s’établir dans des communes de moins de 2 000 habitants.
D’après un sondage mené par l’IPSOS en 2002 à l’occasion de la deuxième édition de la Foire Nationale de l’installation en milieu rural, 73% des maires interrogés estiment que l'installation de citadins dans les campagnes est un facteur indispensable à la survie de leur commune, et 43% déclarent qu’il est nécessaire d’engager des actions favorisant l’installation durable de citadins.
Ces actions menées par les élus ruraux sont d’autant plus importantes que les solutions à l’insécurité alimentaire ne pourront pas venir seulement des villes. Dans un contexte d’expansion démographique, il est primordial de repenser la planification de l'espace urbain et périurbain ainsi que son équipement en infrastructures écologiques, économiques et sociales ; mais aussi de promouvoir le renouveau socio-économique des campagnes.
Pour aller plus loin...
Des aliments pour les villes : www.fao.org
Programme en Amérique du Sud : www.rlc.fao.org
La carte des projets de la FAO pour l'alimentation dans le monde : maps.google.it
A Dakar (micro-jardins) (coopération avec la ville de Milan) : www.dubaiaward.ae
Décembre 2010, un symposium sur l’horticulture urbaine et péri-urbaine se tient à Dakar : www.fao.org