Pas de fin du monde pour les Mayas, mais un désastre écologique et social

La fin d’un cycle majeur du calendrier maya attire une vague de touristes en Amérique centrale, attirés par les prophéties apocalyptiques. Les Mayas estiment que c’est le pillage des ressources planétaire qui met en péril l’humanité.

Par GVadmin Modifié le 19 juillet 2012 à 17 h 48

Alors que s’achève un cycle majeur du calendrier maya, l’Amérique centrale s’apprête à recevoir une vague de touristes attirés par les prophéties apocalyptiques. Un catastrophisme que ne partagent pas les Mayas, qui estiment que c’est le pillage des ressources planétaire qui met en péril l’humanité.

Selon les historiens, le 21 décembre 2012 doit marquer la fin du 13e Baktún: une période longue de 144 000 jours, entamée le 11 août de l’an 3114 avant Jésus Christ. Un autre cycle de 144 000 jours pourra alors débuter.

Une invitation à la réflexion

Célèbre pour l’extrême précision de son calendrier et pour ses découvertes astronomiques remarquables, la culture maya fascine. Nombreux sont ceux qui considèrent que cet évènement pourrait correspondre avec la survenue de grandes catastrophes, voire même de la fin du monde.

Mais les sages mayas dénoncent des interprétations erronées et estiment que la fin de ce cycle est avant tout une invitation à la réflexion, qui doit permettre à l’homme de mesurer et de contrôler son impact sur la planète. Pour Antonio Mendoza:

Ce qui nous préoccupe vraiment, c’est comment unir nos efforts pour réorienter notre comportement face à la nature, au réchauffement climatique. Et face aux politiques néolibérales qui se contentent d’extraire du pétrole, des minéraux, et d’installer de grandes usines, mettant l’humanité en grave danger.

Cet activiste maya est membre de l’ONG Oxlajuj Ajpop, un nom faisant référence aux 13 énergies du calendrier maya. Il explique que, en 2012, des organisation mayas prévoient de réaliser des activités consacrées au développement économique et social des communautés autochtones, encore extrêmement marginalisées.

Le secteur du tourisme dopé par le calendrier Maya

De l’autre côté de la frontière, l’état mexicain prévoit d’investir 49 millions de dollars pour un programme promotionnel baptisé Mundo Maya, et compte accueillir 52 millions de touristes. Le secteur devrait ainsi générer à lui seul quelque 14 milliards de dollars au cours de l’année 2012.

Le gouvernement guatémaltèque n’est pas en reste. Il a lancé une campagne baptisée “L'aube des Mayas” pour célébrer le 13e Baktún et attirer les touristes étrangers vers les somptueux sites archéologiques que compte le pays.

Malheureusement, ces activités se traduisent rarement par des améliorations pour les peuples autochtones. Malgré une forte représentativité (les Mayas, Garifunas et Xincas comptent pour 40 % de la population du Guatemala), ces indigènes vivent le plus souvent dans une extrême pauvreté, et manquent cruellement d’accès aux soins de santé et à l’éducation.

Au Guatemala, selon les statistiques officielles, 54% de la population vit dans la pauvreté et le pays compte 13% d’indigents.

C’est ce monde ségrégationniste que les Mayas aimeraient voir disparaître le 21 décembre prochain.

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