Travailler autrement, dans la bonne humeur et le partage, c’est aujourd’hui possible pour les télétravailleurs grâce à des espaces de coworking, comme par exemple ceux de La Cordée. Cette entreprise dirigée par deux jeunes lyonnais d’adoption, Julie et Michael, tous deux passionnés d’escalade, compte aujourd’hui plus de 180 membres et se développe à vitesse grand V.
Parole d’écoacteurs : Julie Pouliquen et Michael Schwartz, fondateurs de La Cordée
Travailler autrement, dans la bonne humeur et le partage, c’est aujourd’hui possible pour les télétravailleurs grâce à des espaces de coworking, comme par exemple ceux de La Cordée. Cette entreprise dirigée par deux jeunes lyonnais d’adoption, Julie et Michael, tous deux passionnés d’escalade, compte aujourd’hui plus de 180 membres et se développe à vitesse grand V.
Alors que l’on célèbrait il y a quelques jours la fête du travail, j’ai souhaité mettre en lumière ces nouveaux espaces collaboratifs de travail que je fréquente personnellement et qui contribuent à mon « écologie personnelle ».
Présentez-vous en quelques lignes…
Nous avons étudié ensemble et avons lancé La Cordée juste après la fin de nos études. Pas d’expérience préalable donc ! Julie s’occupe de toute la communauté de la Cordée (fonctionnement, outils, réseau social…) et Michael du développement (nouveaux projets, financements).
Comment est née la Cordée ? Quand avez-vous lancé cette entreprise ?
La Cordée est née en novembre 2011, après quelques mois de réflexion, et à la suite de longues discussions en 2010 entre Julie et moi sur notre volonté commune de créer un projet avec de gros morceaux de valeurs dedans.
Quelle est la philosophie de la Cordée ?
Le partage est notre essence. Partage de ressources (bureau, imprimante ou connexion internet), partage de compétences, partage de contacts, partage de fous rires. L’idée essentielle de la Cordée est d’amener plus de partage dans nos manières de travailler, de créer une entreprise, de gérer son quotidien.
Combien d’espaces de coworking avez-vous aujourd’hui sur Lyon ?
Nous ouvrons le 3e espace sur Lyon dans moins d’un mois ! Chacun se veut différent du précédent, pour créer une atmosphère particulière et pour que les membres de La Cordée puissent aller de l’un à l’autre en y trouvant ce qu’ils aiment mais en étant également perturbés dans leurs habitudes. Et qui dit perturbation dit innovation…
Il y a de plus en plus d’espaces de coworking actuellement, qu’est-ce qui vous différencie justement de ces autres espaces ?
Nous avons avec beaucoup d’entre eux des valeurs communes, et nous entendons donc très bien. Sur Lyon en particulier, l’entente entre les espaces est superbe. Le collaboratif que l’on prône, ce n’est pas seulement entre les membres, mais aussi entre les membres et l’espace, et entre les espaces !
Nous avons cependant des approches toutes différentes. Pour nous, c’est le nomadisme intégral (pas de bureau dédié), pour favoriser les rencontres impromptues, la flexibilité (fonctionnement à l’heure et accès à tous les espaces) pour être juste, la confiance (ouverture 24/24, gouvernance participative) et la volonté de coupler ces valeurs avec une ambition modérée mais solide (quatre espaces existants, ouverture à Paris Gare de Lyon en septembre, un réseau social poussé) pour servir notre communauté le mieux possible et promouvoir les valeurs qui nous sont chères le plus fort que nous pourrons sans dénaturer le projet.
Comment expliquez-vous le succès de votre concept ?
Le besoin essentiel de nos membres : être ensemble. Et simplement l’écoute permanente de leurs besoins, qui fait que la Cordée, c’est aujourd’hui 180 personnes qui s’impliquent pour faire avancer le projet.
Quel est le profil d’un coworkeur type ?
Il n’y a pas un mais des profils types.
L’indépendant, développeur ou consultant, en activité depuis plusieurs années. Le jeune indépendant, qui démarre son activité et veut le faire dans la convivialité. Le jeune entrepreneur, qui apprécie le rôle d’incubateur informel de la Cordée. Le télétravailleur de PME qui cherche une solution innovante pour rester dans son entreprise, lointaine, tout en étant près de chez lui. Et tout cela à conjuguer au féminin également !
Quels sont les secrets pour transformer des bureaux en un espace convivial de travail ?
Un secret est un secret … Venez-nous voir, on vous aidera avec plaisir !
Quels sont vos projets pour 2013 ?
Plein ! Ouverture d’un nouvel espace de coworking lyonnais, qui intègre Boost in Lyon, accélérateur de start-up. Ouverture à Paris Gare de Lyon, pour les provinciaux qui en ont marre de traîner dans la gare en attendant leur train. Ouverture dans le pays de Gex, en association avec la communauté de communes locales, et au sein de la pépinière locale.
Création des Universités d’été de la Cordée, les 18 et 19 juillet dans un château du Beaujolais, pour réunir deux jours durant tous ceux qui veulent réfléchir en s’amusant et en découvrant sur la question de «Repenser le travail».
Et bien d’autres, mais on va s’arrêter là pour éviter l’interview roman !
En mutualisant les ressources et en limitant les déplacements professionnels des télétravailleurs, aviez-vous dès le départ des motivations écologiques derrière votre projet ?
Clairement. La valeur d’usage est en train de prendre le pas sur la valeur de propriété. Airbnb et le covoiturage en sont deux beaux exemples. Et nous voulons soutenir ce mouvement au maximum. On complète cela par de nombreuses conférences sur des sujets écologiques (la création maison de produits ménagers par exemple).
Avez-vous un dernier souhait pour clôturer cet interview ?
La réponse étant oui ! Que chacun qui lise ceci réfléchisse à ce pour quoi il a envie de se battre, des ressources naturelles à la vie de quartier, de l’éducation au partage. Et qu’il fasse tout son possible pour contribuer à cette cause. Soyons des exemples !
Et si c’était finalement ça le travail du futur ? Pouvoir gérer ses horaires avec flexibilité, s’épanouir dans un environnement stimulant, enrichissant et convivial tout mutualisant nos ressources et nos compétences…
Merci Julie et Michael, vous êtes « le changement » que l’on souhaite tous voir dans le monde du travail !
Marie-France Farré