Du 21 au 28 août, Paris accueille la 9ème édition du Mondial de football des sans-abris. En compétition sur le Champ de Mars, 48 sélections nationales masculines, et 16 féminines, représentant un total de 53 pays des 5 continents. Faites connaissance avec divers acteurs de cette Coupe du Monde à travers les interviews retranscrites dans ce dossier.
Paris accueille les meilleurs footballeurs sans-abris du globe
Par GVadmin
Publié le 23 août 2011 à 6 h 58
Interview collective de l'équipe féminine de l'Ouganda
Global Youth Partnership for Africa (GYPA) est une organisation à but non-lucratif dédiée aux échanges entre jeunes Américains et jeunes Africains. Depuis 2006, GYPA a mis en place le projet « Girls Kick It » dans le nord de l’Ouganda, zone durement affaiblie par 24 ans de guerre civile. L’objectif est de réduire les inégalités entre filles et garçons. Preuve déjà d’une certaine solidarité, la sélection féminine au complet a tenu à répondre à nos questions.
Green et Vert – Pouvez-vous nous parler de vos conditions de vie d’avant le début de cette compétition internationale ?
Sélection féminine de l’Ouganda – [Hésitation des filles, par pudeur. Finalement, Gifty Lanvero prend la parole] Il n’y a pas assez d’argent pour une vie meilleure. Les conditions de vie sont mauvaises, que ce soit à l’école, pour la santé ou pour la nourriture. Les terrains d’entraînement sont très éloignés de nos lieux de vie. [La plupart des joueuses sont les seules filles de leurs familles respectives. Elles sont donc souvent contraintes de quitter l'école pour s'occuper de leur(s) jeune(s) frère(s).]
G&V – Comment avez-vous réussi à obtenir votre sélection, alors que vous avez bien d’autres préoccupations en tête?
S.F.O – [Kevin Apiyo] Pour beaucoup d’entre nous, cela était très dur de convaincre nos parents de nous laisser jouer. Ils n’en voient pas l’intérêt. L’opportunité de voyager jusque Paris leur a cependant montré que nous sommes vraiment douées. Le football est une chance, et nous permet de libérer nos esprits de nos soucis.
G&V – De quelle manière ce Mondial des sans-abris peut-il améliorer votre vie?
S.F.O – [Susan Aparo] Cela est un honneur de représenter les gens et les femmes de mon pays. Je n’ai jamais eu la chance d’accomplir quelque chose comme cela et de voir des personnes fières de moi.
G&V – Espérez-vous attirer l’œil d’un recruteur professionnel, comme ce fut le cas pour le Portugais Bebe l’an dernier, qui a signé pour Manchester United?
S.F.O – [Gloria Atim] Peut-être. Mais je pense que le football m’aidera d’abord à retourner à l’école.
G&V – La phase finale de la compétition à Paris promeut certains aspects durables et écologiques (recyclage des bouteilles en plastique, usage des transports publics, réduction des impressions papier…). Avez-vous été briefé à ce sujet ; sinon comment considérez-vous ces problématiques?
S.F.O – On n’en a pas entendu parler.
G&V – Quel est votre plus grand rêve?
C.C – [Pluie de réponse de la part des filles] Institutrice, avocate, docteur… Je veux être membre du Parlement… Je veux être Présidente!