Paris accueille les meilleurs footballeurs sans-abris du globe

Du 21 au 28 août, Paris accueille la 9ème édition du Mondial de football des sans-abris. En compétition sur le Champ de Mars, 48 sélections nationales masculines, et 16 féminines, représentant un total de 53 pays des 5 continents. Faites connaissance avec divers acteurs de cette Coupe du Monde à travers les interviews retranscrites dans ce dossier.

Par GVadmin Publié le 23 août 2011 à 6 h 58
© Homeless World Cup Organisation

Interview de Leidy Johanna Cruz Granados, capitaine de l'équipe féminine de Colombie

La sélection féminine colombienne des sans-abris a été créée à l’initiative du « People to People International » (PTPI). Le PTPI correspond à l’effort volontaire et privé de citoyens du monde faisant la promotion de la compréhension internationale à travers des contacts directs entre les gens. La capitaine de l’équipe colombienne, Leidy Johanna Cruz Granados, a accepté de répondre à nos questions sur ce Mondial des sans-abris.

L'équipe de Colombie.
L'équipe colombienne et son staff au grand complet avant le départ pour Paris. © Homeless World Cup Organisation

Green et Vert Pouvez-vous nous parler de vos conditions de vie d’avant le début de cette compétition internationale ?

Leidy Johanna Cruz Granados Avant, je vivais dans une endroit appelé « la cartouche », où se regroupent des sans-abris qui survivent du recyclage des déchets. Aujourd’hui, je travaille dans la construction et je vis dans la chambre d’un ami.

G&V Comment avez-vous réussi à obtenir votre sélection, alors que vous avez bien d’autres préoccupations en tête?

L.J.C.G Un ami m’a dit qu’on cherchait des gens comme moi. Pour moi, cela a été très compliqué, étant donné le grand nombre de filles candidates, venues des quatre coins du pays. Nous avons été sélectionnées à travers des compétitions, des entretiens, et des participations à des évènements humanitaires. Un processus difficile quand on pense à nos addictions et à notre manque de discipline en général. Je survis aujourd’hui grâce à mon travail dans la construction.

G&V De quelle manière ce Mondial des sans-abris peut-il améliorer votre vie?

L.J.C.G Déjà, quand on est occupé à quelque chose qui est bon pour soi, on oublie les mauvaises choses. Cette compétition permet aux joueuses de s’éloigner des addictions et des autres tentations, comme la prostitution. J’ai aujourd’hui plus de perspectives dans ma vie, et des buts à atteindre.

G&V Espérez-vous attirer l’œil d’un recruteur professionnel, comme ce fut le cas pour le Portugais Bebe l’an dernier, qui a signé pour Manchester United?

L.J.C.G Bien sur ! Je pense que je suis une bonne joueuse. Mais je veux surtout travailler dur pour avoir la possibilité d’étudier. Voila ce qui serait mon rêve parfait.

G&V La phase finale de la compétition à Paris promeut certains aspects durables et écologiques (recyclage des bouteilles en plastique, usage des transports publics, réduction des impressions papier…). Avez-vous été briefé à ce sujet ; sinon comment considérez-vous ces problématiques?

L.J.C.G Ces problématiques sont très importantes car elles nous affectent tous. Nous vivons tous sur la même planète, et si nous ne faisons pas attention, bientôt nous ne disposerons plus d’autant de ressources en eau, en terre, et en air propres. Cependant, en Colombie, les personnes aisées accaparent ces choses-là pour s’enrichir encore plus. Et maintenant, beaucoup de sans-abris et de gens très pauvres ne peuvent plus vivre du recyclage.

G&V Quel est votre plus grand rêve?

L.J.C.G J’ai de nombreux rêves. L’un des plus importants d’entre eux est de sortir ma mère de l’alcoolisme. Mes autres rêves sont d’étudier et d’aider ma famille ainsi que les autres sans-abris dans le besoin.

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