Les emballages des aliments industrialisés n’indiquent pas les quantités précises de leurs ingrédients. Le Brésil, premier producteur et exportateur mondial de jus d’oranges, souffre d’un vide juridique autour de cette question.
Où sont passés les fruits des boissons industrielles?
Les emballages des aliments industrialisés, jus de fruits en tête, n’indiquent pas les quantités précises de leurs ingrédients, induisant en erreur le consommateur. Le Brésil, premier producteur et exportateur mondial de jus d’oranges, souffre d’un vide juridique autour de cette question.
L’IDEC (Institut de Défense du Consommateur) a mené une enquête. Elle porte sur 18 produits et 15 marques de yaourts, boissons rafraichissantes en poudre, gélatines, isotoniques, glaces et jus de fruits. Elle en conclut que 8 d’entre eux ne révèlent aucune trace de fruits. Les 10 autres ont des quantités très faibles, autour de 1%.
Malgré cela, la plupart d’entre eux font la part belle aux images de vrais fruits qui occupent la quasi totalité de l’emballage. Tandis que la liste des ingrédients est minuscule, presque impossible à lire. La majorité des emballages ne disent pas si le produit contient ou non des fruits. Ils ne disent pas dans quelle proportion par rapport aux autres ingrédients. Marina Ferraz, avocate de l'IDEC et responsable de l'enquête explique:
Le consommateur n'est pas informé correctement, il est même induit en erreur.
Seuls 3 des 18 produits suivis ne montrent pas d’image de fruits: les isotoniques (Gatorade et Marathon) et la gélatine Dr. Oetker. Ils n’hésitent pas à mettre en avant le nom du fruit qui donne le goût au produit. Ils utilisent les couleurs associées à celui-ci. Dans le cas de Gatorade, la lettre qui désigne le mot “mandarine” occupe 5 mm de hauteur sur les 43 mm de l’étiquette. Sur la bouteille de nectar de fruit de la marque Maguary, la photo du fruit occupe 18 des 20 cm.
L’isotonique Gatorade est un des huit produits qui ne contient pas de fruit dans sa liste d’ingrédients. Tout comme la glace Kibon, la gélatine Dr. Oetker et l’isotonique Marathon. Parmi les boissons rafraichissantes en poudre, seuls Tang, Camp et La Frutta indiquent le pourcentage de fruit, soit 1% dans les trois cas.
Les marques profitent d’un vide juridique au Brésil pour désinformer le consommateur. Il existe bien un décret réglementant les dénominations des jus de fruits. Pour pouvoir s'appeler "jus", la boisson doit contenir 100% de fruits ; 30 à 40% pour être "nectar". Entre 20 et 30%, ils sont appelés «boissons rafraîchissantes». Malheureusement, ce décret n'oblige pas le fabricant à indiquer le pourcentage de fruits sur son emballage.
Une désinformation pour leur clientèle
En plus de mentionner des fruits quasi inexistants, certaines marques suggèrent que le produit est bon pour la santé. L'emballage des glaces Balance Napolitano, de la marque Kibon, mentionne que le produit possède "47% de matières grasses en moins". Cependant, ils n'expliquent pas par rapport à quoi.
Les marques abusent des conseils de bonne santé et des expressions telles que "riche en vitamines" ou "pour que les enfants grandissent en bonne santé" ou encore "contribue au développement mental".
Or, lorsque le fabricant rajoute des vitamines à son produit, elles sont en quantités très inférieures à celles qui se trouvent naturellement dans le fruit. Ces ajouts de vitamines sont loin de représenter un apport bénéfique réel. Particulièrement lorsqu'elles ne sont pas associées aux autres propriétés naturelles du fruit. Mais le marketing des fabricants se permet de faire croire le contraire au consommateur.