Océans et climat : le pouvoir refroidissant du soufre

Les océans, ces vastes étendues d’eau salée, ne se contentent pas de capturer la chaleur du soleil, ils jouent également un rôle prépondérant dans la régulation du climat grâce à leurs émissions de gaz, notamment le méthylmercaptan. Ce composé, mieux connu pour son odeur d’œuf pourri, s’avère être un puissant agent de refroidissement atmosphérique, selon une étude récente.

Par Stéphanie Haerts Modifié le 6 décembre 2024 à 16 h 38
Océans et climat : le pouvoir refroidissant du soufre

Découverte majeure sur le méthylmercaptan

Pour la première fois, une équipe internationale de chercheurs a quantifié les émissions de méthylmercaptan des océans, révélant un impact insoupçonné sur le climat. Ce gaz, ajouté au gaz naturel pour détecter les fuites, est naturellement présent dans le milieu marin où il participe activement à la formation d'aérosols. Ces particules jouent un rôle clé en éclaircissant les nuages qui, à leur tour, reflètent davantage de rayonnement solaire loin de la Terre.

L'étude, publiée dans la revue "Science Advances" et partagée par le site Géo, montre que les océans libèrent 25 % plus de méthylmercaptan que ce qui était estimé, augmentant ainsi de façon importante le potentiel de refroidissement naturel de la Terre. Les mesures effectuées, notamment dans l'océan Austral, confirment que le méthylmercaptan est plus efficace pour former des aérosols que d'autres composés soufrés.

Amplification de l'effet refroidissant

Selon les chercheurs, l'effet refroidissant du méthylmercaptan est particulièrement important dans l'hémisphère sud où la surface océanique est prépondérante. L'absence relative de sources anthropiques de soufre, comme les combustibles fossiles, rend cet effet encore plus marquant, modulant ainsi le bilan radiatif global de façon plus intense que prévu.

Ces découvertes soulignent l'importance de prendre en compte les sources naturelles de refroidissement dans les modèles climatiques globaux. Les scientifiques insistent sur le fait que, bien qu’important, l'impact du méthylmercaptan est insuffisant à lui seul pour contrer les effets des gaz à effet de serre. Une action humaine concertée reste essentielle pour mitiger le réchauffement climatique.

Rédactrice dans la finance et l'économie depuis 2010. Après un Master en Journalisme, Stéphanie a travaillé pour un courtier en ligne à Londres où elle présentait un point bourse journalier sur LCI. Elle rejoint l'équipe d'Économie Matin en 2019, où elle écrit sur des sujets liés à la consommation, la finance, les technologies, l'énergie et l'éducation.

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