Objectifs CO2 2025 : un défi écologique que les constructeurs ne pourront pas relever ?

Par paolo garoscio Modifié le 26 août 2024 à 15 h 21
Objectifs CO2 2025 : un défi écologique que les constructeurs ne pourront pas relever ?

L'année 2025 marque un tournant décisif pour l'industrie automobile européenne en matière de réduction des émissions de CO2. Les nouvelles normes imposées par l'Union européenne, qui fixent la limite à 81 g/km, représentent un défi colossal pour les constructeurs automobiles.

Vers un objectif CO2 ambitieux, mais difficile à atteindre

Les nouvelles réglementations européennes, qui entreront en vigueur le 1er janvier 2025, exigent que les constructeurs automobiles réduisent les émissions moyennes de CO2 de leurs véhicules à 81 g/km. Cet objectif, bien qu’essentiel pour lutter contre le changement climatique, semble hors de portée pour une grande majorité de constructeurs.

Les récents rapports indiquent que seuls quelques groupes, tels que Tesla et Geely, sont en mesure de respecter ces limites grâce à leur forte proportion de véhicules électriques dans leur flotte. Pour les autres, les perspectives sont bien plus sombres. Par exemple, Volkswagen pourrait être confronté à des amendes dépassant les quatre milliards d’euros, soit près de 19 % de son bénéfice annuel de 2023. Renault et Stellantis, quant à eux, risquent chacun environ un milliard d'euros de pénalités.

L'une des principales raisons de cette difficulté réside dans le ralentissement des ventes de véhicules électriques en Europe. Au premier semestre 2024, la part de marché de ces véhicules a légèrement diminué, passant de 13,8 % à 13,3 % par rapport à l'année précédente. En Allemagne, la suppression des subventions pour les voitures électriques a accentué cette tendance.

Stratégies de réduction des risques : une solution provisoire ?

Face à cette situation critique, les constructeurs n'ont que quelques options pour éviter des sanctions financières massives. L'une des solutions consiste à accroître la vente de véhicules électriques, mais cela semble peu probable dans le contexte actuel de ralentissement du marché.

Une autre approche consiste à acheter des crédits CO2 à des entreprises en avance sur leurs objectifs, telles que Tesla, qui propose exclusivement des véhicules électriques. Cette stratégie permettrait de compenser les émissions excédentaires, mais elle soulève des questions sur la durabilité à long terme de telles pratiques.

Enfin, certains groupes envisagent de former des « pools d'émissions » avec d'autres constructeurs pour mutualiser leurs efforts et respecter les limites imposées par l'UE. Cette solution, bien que temporaire, pourrait permettre de retarder les amendes, mais elle ne règle pas le problème fondamental de la dépendance aux énergies fossiles. Le temps presse pour l'industrie automobile, qui doit impérativement trouver des solutions viables pour répondre aux exigences écologiques croissantes. Le défi est immense, et il en va de la survie même de nombreux constructeurs dans un marché en pleine mutation.

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