Fusion de l’ANS et de l’IRSN : le secteur du nucléaire renforcé

Par La rédaction Modifié le 20 mars 2024 à 15 h 00
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L'Assemblée Nationale a finalement tranché en faveur de la fusion entre l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) et l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), sous le nom d'ASNR.

Dans le viseur, la construction de nouveaux réacteurs EPR2

Le 19 mars 2024, les députés ont voté par la plus mince des marges (260 voix pour et 259 contre) pour la création de l'Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR). C'est en réalité une fusion entre l'ASN et l'IRSN. Elle est envisagée pour janvier 2025 et promet de « fluidifier » les décisions en consolidant le gendarme et l'expert technique du secteur. Roland Lescure, ministre de l'Industrie, défend un projet visant à rendre l'autorité « plus indépendante, attractive et forte ».

La réforme s'inscrit dans un contexte de relance nucléaire, avec la construction de nouveaux réacteurs EPR2 annoncée par le président de la République. Pierre Henriet, député Horizon, souligne l'urgence de « tripler, voire quintupler » les inspections et décisions pour répondre aux enjeux de sécurité. Cependant, cette fusion ne fait pas l'unanimité. Les salariés de l'IRSN s'élèvent contre une possible réduction de la « transparence » et de « l'acceptation publique » du nucléaire, craignant un retard dans la publication des avis techniques.

Nucléaire : l'ASNR, une autorité indépendante ?

La fusion a également semé le doute parmi les salariés de l'IRSN, inquiets de voir leur institution éclatée entre le CEA et le ministère de la Défense. Le futur statut de l'ASNR, envisagé comme une Autorité administrative indépendante, pourrait, selon eux, limiter sa capacité à participer à la recherche. Ces changements, qualifiés de « folie technocratique » par l'écologiste Cédric Villani, montrent l'ampleur des défis à surmonter.

L'approbation de ce projet révèle des fractures au sein du paysage politique et syndical, avec une opposition notable de la gauche et des écologistes, qui y voient une menace pour la sûreté nucléaire. La fusion, loin de faire consensus, soulève des questions cruciales sur l'avenir de la recherche et de l'indépendance dans ce secteur stratégique.

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