La France entre dans une nouvelle phase pour la filière du nucléaire. Suite à l'appel à projet sur des réacteurs nucléaires, la ministre de la Transition énergétique a annoncé que l'État investirait près de 100 millions d'euros pour le développement de petits réacteurs innovants.
La renaissance du nucléaire français
En 2018, le Président Macron s'était engagé à fermer 14 réacteurs nucléaires d'ici 2035. Depuis, son discours sur le nucléaire a, fort heureusement, bien changé. Après avoir mis fin au projet du réacteur de quatrième génération Astrid en 2019 (capables de produire de l'énergie en recyclant les déchets nucléaires), et fermé deux réacteurs de la centrale de Fessenheim au début de l'année 2020, le président change définitivement de cap.
Sous l'impulsion d'Agnès Pannier-Runacher, Ministre de la Transition énergétique, le gouvernement a annoncé, lundi 27 novembre 2023, qu'il investirait 77 millions d'euros dans des projets de petits réacteurs nucléaires (SMR) et 18,9 millions d'euros pour l'accompagnement technique du Commissariat à l'énergie atomique (CEA). Ces investissements s'inscrivent dans le cadre du plan France 2030. « La France est à nouveau un pays qui assume son rôle de leader dans le nucléaire civil », s'est félicitée la ministre de la Transition énergétique. Au total, un milliard d'euros sera investi par l'État dans le développement de nouveaux réacteurs SMR.
Des petits réacteurs innovants
Les financements accordés aux lauréats de l'appel à projet dépendent de la maturité de leur projet de réacteur innovant. Le projet Calogena (5,2 millions d'euros), se distingue particulièrement. Véritable fleuron de l'innovation française, ce projet vise à développer des petits réacteurs nucléaires de nouvelle génération, plus sûrs, plus efficaces et qui sont destinés spécifiquement aux chauffages urbains. Autre lauréat : Jimmy Energy, qui recevra 32 millions d'euros pour développer son réacteur générateur thermique nucléaire (GTA), destiné à l'industrie. «C'est un signal très positif à l'égard de nos partenaires. Cela montre que notre projet s'inscrit dans la politique de l'État, que nous avons la capacité de l'industrialiser » s'est félicité le PDG, Antoine Guyot.
L'investissement dans le nucléaire s'inscrit dans une démarche plus large de transition énergétique. Face à l'urgence climatique et à la volatilité des prix des énergies fossiles, la France reconnaît (enfin) le nucléaire comme une source d'énergie propre et durable, « aucune technologie n'est écartée » a tenu à souligner Agnès Pannier-Runacher.