C'est un coup de tonnerre pour de nombreuses ONG. La Norvège, connue pour sa gestion rigoureuse des ressources naturelles, a annoncé, mardi 16 janvier 2024, l'attribution d'un nombre record de nouvelles licences pétrogazières, une première depuis 4 ans.
Exploitation pétrogazière, le virage à 360°c de la Norvège
La Norvège a annoncé, le mardi 16 janvier 2024, qu'elle avait accordé 62 nouvelles licences pétrogazières réparties entre la mer de Norvège, la mer du Nord et la mer de Barents. En décidant d'octroyer un nombre record de licences d'exploration pétrolière et gazière, le pays scandinave semble mettre de côté ses valeurs écologiques au profit d'intérêts économiques.
Le ministre de l'Énergie, Terje Aasland, justifie cette décision en invoquant l'importance de maintenir un approvisionnement énergétique stable pour la Norvège et l'Europe, surtout après la crise ukrainienne. Néanmoins, cette justification économique ne parvient pas à masquer l'évidente contradiction avec les objectifs climatiques mondiaux. Le pays, en accordant ces licences, notamment dans la fragile mer de Barents, semble ignorer les avertissements répétés des scientifiques sur les risques environnementaux.
Les ONG en première ligne
L'annonce de ces licences a provoqué un tollé parmi les organisations écologistes. Truls Gulowsen, de Naturvernforbundet, critique ouvertement cette décision : « Au sommet sur le climat à Dubaï en décembre, les pays de la planète se sont mis d'accord pour assurer une transition hors du charbon, du pétrole et du gaz. Mais la Norvège fait exactement l'inverse. » Cette indignation est partagée par la WWF Norvège, qui accuse le gouvernement de plonger « encore plus profondément la Norvège dans son addiction au pétrole. »
Ces critiques mettent en lumière le fossé croissant entre les engagements internationaux et leurs traductions réelles par les politiques. La décision norvégienne va à l'encontre des recommandations de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) qui, depuis 2021, presse le monde d'arrêter tout nouveau projet d'exploration pétrolière pour limiter le réchauffement climatique à 1,5° C.