L'Union européenne s'engage fermement à devenir neutre en carbone d'ici 2050, étant le 4e plus gros émetteur de gaz à effet de serre (GES) au monde, derrière la Chine, les États-Unis et l'Inde. Le rapport 2024 du Haut Conseil pour le Climat met en lumière les efforts considérables déployés par l'UE pour réduire ses émissions et s'adapter aux changements climatiques, en accord avec les objectifs de l'Accord de Paris. Voici une analyse détaillée des stratégies, des politiques et des législations européennes visant à répondre à cette urgence climatique.
Une feuille de route claire et fixée à l'échelle européenne
L'Union européenne, responsable de 6,8 % des émissions mondiales annuelles de GES, a mis en place diverses mesures législatives pour diminuer significativement ses contributions au réchauffement planétaire. L'architecture climatique européenne, mise en avant par le rapport du Haut Conseil pour le Climat de 2024, représente un cadre législatif et réglementaire conçu pour guider l'Union européenne vers la réalisation de ses objectifs climatiques ambitieux pour 2050. Ce cadre stratégique inclut le Pacte Vert pour l'Europe, aussi appelé Green Deal, et le plan « Fit for 55 », qui visent à réduire les émissions de gaz à effet de serre de l'UE de 55 % d'ici 2030 par rapport aux niveaux de 1990, 90% d'ici 2040 et la neutralité carbone en 2050.
Pour y parvenir, des directives spécifiques ont été adoptées dans divers secteurs économiques, notamment l'industrie, l'énergie, les transports et l'agriculture. Parmi elles, la révision du système d'échange de quotas d'émission (ETS) pour inclure désormais le secteur de l'aviation et prochainement le domaine maritime, ainsi que l'interdiction de vente de véhicules neufs thermiques qui sera effective en Europe en 2035. L'UE a également mis en place des mécanismes d'ajustement carbone aux frontières de ses 27 pays membres afin d'équilibrer le coût du carbone entre les produits importés et ceux produits au sein de l'UE, de manière à renforcer l'efficacité de la politique climatique européenne tout en favorisant une concurrence équitable sur le sol du Vieux Continent.
Une cadre qui s'adapte selon les pays et les impacts climatiques
Reconnaissant l'accélération du réchauffement climatique et ses effets dévastateurs, l'UE a également renforcé ses stratégies en prenant en compte les impacts climatiques sur son sol. Autrement dit, les États membres les plus vulnérables aux canicules, inondations ainsi qu'aux sécheresses sont encouragés à élaborer des plans d'adaptation nationaux qui répondent à leurs contextes spécifiques. Ces plans bénéficient du soutien des programmes de l'Union tels que Copernicus pour les services climatiques et l'Agence européenne de l'environnement, qui fournissent des données et des analyses essentielles.
Ces efforts sont cruciaux car, comme le rapport du Haut conseil pour le climat l'indique, l'Europe est le continent qui se réchauffe le plus rapidement, ce qui implique une action immédiate et adaptée pour protéger ses écosystèmes et sa population. En plus de ces mesures internes, l'UE met en œuvre des stratégies de coopération transfrontalière pour gérer les risques climatiques qui affectent plusieurs pays, comme les inondations et les feux de forêt.
Une position de leadership sur la scène internationale
Sur la scène internationale, l'UE joue un rôle prépondérant dans la diplomatie climatique. Elle s'efforce d'aligner ses politiques internes sur ses engagements internationaux, notamment ceux de l'Accord de Paris. Lors de la COP28 à Dubaï en 2023, l'UE a non seulement réaffirmé ses propres objectifs de réduction d'émissions, mais elle a également plaidé pour une augmentation des engagements mondiaux en matière de réduction de GES.
Ce leadership est crucial, car comme le souligne le rapport du Haut Conseil pour le Climat, il renforce les engagements mondiaux pour contenir l'augmentation des températures mondiales à 1,5°C.