La totalité des plats préparés dans cet établissement insolite sont cuits grâces aux rayons du soleil. Une initiative qui démontre l’efficacité des fours solaires, jusqu’alors réservés à une utilisation ponctuelle en zone rurale.
Naissance du premier restaurant solaire
La totalité des plats préparés dans cet établissement insolite sont cuits grâce aux rayons du soleil. Une initiative qui démontre l’efficacité des fours solaires, jusqu’alors réservés à une utilisation ponctuelle en zone rurale.
Le bien nommé Restaurante Solar, dans le village chilien de Villaseca, a ouvert il y a moins d’un an et fait déjà salle comble. Les clients, des touristes étrangers pour la plupart, viennent bien sûr y déguster des plats typiques régionaux, mais c’est surtout le mode de cuisson peu banal des aliments qui les attire.
C’est grâce à une subvention de 10 000 $ accordés par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), que 26 familles de Villaseca ont pu former l’Association des Artisans Solaires et acquérir les 10 fours solaires que compte la cuisine du restaurant. Ceux-ci sont alignés face au soleil tous les matins, afin de préchauffer pendant une heure, avant que ne débute la cuisson des premiers plats. En concentrant les rayons du soleil, ils permettent d’obtenir une température moyenne de l’ordre de 180° C, suffisante pour cuire le pain en 2 heures ou pour préparer le chevreau au jus, la spécialité locale, en 4 heures.
On est loin des performances délivrées par des fours traditionnels, mais à en croire les propriétaires du restaurant, la saveur et la qualité nutritive des aliments s’en trouvent préservés et offrent à cette cuisine un goût incomparable.
Plus de 60 clients par jour affluent durant les week-ends afin de venir déguster le ragoût, l’estouffade, la brioche ou le flanc maisons, tous préparés grâce aux fours solaires et à partir de produits locaux. Le restaurant possède d’ailleurs son propre jardin bio, mais face au succès rencontré, celui-ci ne suffit pas toujours à assurer l’approvisionnement de la cuisine.
Le four solaire dépend bien sûr des caprices de la météo ; cependant, avec 310 jours de soleil par an en moyenne, les habitants de Villaseca ne se font pas de souci. Ce mode de cuisson est idéal dans les régions arides et ensoleillées, où il est difficile de se procurer du bois de chauffage mais où l’énergie solaire abonde. Il est à la fois économique et écologique, puisqu’il ne fait appel à aucun combustible et ne libère aucune fumée.
L’Association des Artisans Solaires espère que son initiative servira de source d’inspiration aux ONG partout à travers le monde et que d’autres projets de cuisine à l’énergie solaire verront le jour dans les communautés les plus modestes.