Capitale du Danemark, Copenhague attire les regards de tous les décideurs politiques désireux de développer des centres urbains plus vertueux et durables. Outre une neutralité carbone qui devrait être atteinte dès 2025, Copenhague est une référence mondiale de la mobilité douce… Mais aussi un modèle en matière d’éclairage urbain intelligent. Plongée au cœur d’une ville qui inspire bien des plans d’urbanisme à travers le monde.
En matière de ville durable, de « smart city », de nature en ville, de mobilité douce ou d’éclairage urbain intelligent, Copenhague fait figure de modèle. Élue « Capitale verte de l’Europe » en 2014 et collectionnant depuis dix ans les prix environnementaux, la capitale danoise a l’ambition de devenir la première ville du monde neutre en carbone d’ici à 2025. En un peu moins de vingt ans, la métropole scandinave a investi un total de plus de 26 milliards d’euros pour atteindre cet objectif.
Culture du vélo, transports verts, énergie éolienne, chauffage urbain innovant, poubelles connectées, éclairage public intelligent… Copenhague est à la pointe dans de nombreux domaines qui doivent faire entrer les villes de plain-pied dans le XXIe siècle. La capitale danoise est ainsi devenue la référence ultime pour de nombreux édiles à l’image de la maire de Paris, Anne Hidalgo et son Premier adjoint, Emmanuel Grégoire tous deux très impliqués sur les questions environnementales. Des élus qui voient que la volonté politique peut changer la ville et la vie de ses habitants.
Mobilité douce et énergies renouvelables
Maire de Copenhague de 2010 à 2020, Frank Jensen, a souhaité réduire la place de la voiture dans la ville, source de pollution et d’émissions de CO2. L’ancien maire de la capitale danoise a fondé son plan d’action sur une mobilité plus douce, une production et une consommation d’énergie plus durables et une gestion optimisée des services municipaux. L’objectif est non seulement de relever le défi du changement climatique, mais aussi de prouver qu’il est possible de réduire les émissions de CO2 tout en garantissant la croissance, la qualité de vie et le développement d’une métropole européenne de premier rang.
Célèbre notamment pour ses 400 kilomètres de pistes cyclables qu’empruntent tous les jours plus d’un tiers de sa population, Copenhague semble bien partie pour réussir son pari. La ville a créé de véritables « autoroutes pour vélos », privilégiant clairement les cyclistes par rapport aux automobilistes – les feux de circulation sont synchronisés en fonction de la vitesse des deux-roues. Une voie baptisée le « serpent cyclable », empruntée chaque jour par près de 12 000 cyclistes, passe même au-dessus de l’eau pour relier le port au quartier branché de Vesterbro.
Mais la transition écologique de la métropole ne se limite pas au seul plan vélo. La ville a également investi dans de nouvelles lignes de métro et des couloirs de bus pour favoriser les transports en commun. Elle parie qu’en 2025, 75 % des déplacements quotidiens se feront à pied, à vélo ou en transport en commun… Et les seuls véhicules motorisés autorisés dans la ville seront à énergie propre : électriques, à hydrogène ou aux agro-carburants.
Copenhague se distingue également, entre autres, par le développement des énergies renouvelables (le parc éolien produit 3 % à 4 % de l’électricité de la ville), un réseau municipal de chauffage urbain utilisant la biomasse et des pompes à chaleur, ou encore une politique volontariste de rénovation énergétique des bâtiments et de création d’éco-quartiers. Des « poubelles connectées » sont également testées dans le centre-ville : elles envoient des informations sur leur remplissage, afin d’optimiser la collecte des déchets.
Le pari gagnant de l’éclairage urbain intelligent
Pour Copenhague, le chemin de la neutralité carbone passe aussi par la rénovation de l’éclairage urbain, afin de réduire très fortement ses dépenses énergétiques. La ville a ainsi misé sur un plan ambitieux de modernisation de l’éclairage public, qui visait également à renforcer la sécurité des habitants, à améliorer la mobilité et à accroître l’attractivité. Et c’est le spécialiste français Citelum qui a été choisie pour répondre aux enjeux de cette transformation.
La ville danoise a signé avec l’entreprise un contrat de douze ans (2014-2026) pour rénover et optimiser les performances environnementales et fonctionnelles de la lumière urbaine de la ville. En trois ans, la moitié du parc d’éclairage de la ville – soit 18.800 points lumineux – a été rénové avec l’installation d’ampoules LED, plus performantes, à plus longue durée de vie et plus économes en énergie. Résultat : sur la partie rénovée, la facture énergétique a chuté de 77 % ! Sur l’ensemble du parc, elle est réduite de 55 %, et les émissions de CO2 de 20 %.
L’éclairage a également été adapté à chaque usage pour augmenter la visibilité et améliorer la sécurité des usagers de la voirie… Mais également pour minimiser la pollution lumineuse, avec une attention toute particulière portée au respect de la vie nocturne et de la biodiversité dans les zones qualifiées de vulnérables et de conservation. Une approche qui est au cœur du plan lumière que met en place la ville de Paris notamment sous la houlette de Dan Lert, adjoint en charge de la transition écologique, du plan climat, de l’eau et de l’énergie.
Copenhague et son partenaire français ont mis en place une plateforme qui permet d’ajuster, à distance et en temps réel, les niveaux d’éclairage des différents quartiers en fonction des besoins identifiés, du trafic routier ou du mode de vie des habitants. Une solution évolutive qui permettra aussi à la ville d’intégrer facilement tous les services connectés d’une « smart city », qui peuvent se greffer sur le réseau d’éclairage public : bornes de recharge de véhicules électriques, systèmes de stationnement intelligent, signalisation lumineuse tricolore, caméras de vidéoprotection, bornes wifi, capteurs de bruit ou de pollution... Une ambition et des résultats qui ont valu à ce projet de remporter le « Grand Prix Infrastructure durable – Green Solutions Awards 2018 ».
Et l’innovation continue, notamment pour optimiser l’éclairage extérieur de certains bâtiments prestigieux et des lieux touristiques les plus populaires de la ville, comme l’Hôtel de Ville, le château de Christiansborg, le musée de Thorvaldsen, l’églises Nikolaj ou la Petite Sirène. Citelum a installé des luminaires LED équipés d’unités de contrôle intelligentes : ils sont pilotables à distance et leur luminosité peut être ajustée individuellement. Tout en valorisant le patrimoine architectural de la ville, l’objectif principal du projet était d’atteindre au minimum 90 % d’économies d’énergie. Les calculs effectués situent le gain réalisé à plus de 95 % !
Réduction de la facture énergétique, diminution drastique des émissions de CO2, mobilité plus fluide et services mieux adaptés aux usages, les axes de travail sont multiples. Les réussites de Copenhague l’ancrent fortement à la tête des grandes villes à suivre afin de faire basculer les centres urbains dans une durabilité verte aussi bénéfique aux habitants qu’à l’environnement.