Nous avons tous souvenir de Notre-Dame des Landes, cette ZAD (zone à défendre) a mobilisé des centaines de militants et mis en alerte plusieurs corps de gendarmerie pendant de longues semaines. Tout le monde a en tête ce projet d’aéroport qui a fait couler tant d’encre. Mais avez-vous connaissance d’une ZAD qui se déroule en ce moment-même du côté d’Albi ?
Sur le site de Sivens, depuis plusieurs mois des citoyens se mobilisent dans l’indifférence pour se faire entendre autour d’un projet de barrage dans La zone humide du Testet qui est rattachée à la commune de L’Isle-sur-Tarn, dans le département du Tarn (81).
Le blog Tant qu’il y aura des bouilles reprend étape par étape tout le processus et la mise en place des pouvoirs publics dans ce barrage. Car effectivement il s’agit bien d’une affaire publique, d’où cette surprise de voir si peu que si peu de personnes au courant.
Le Conseil général du Tarn ainsi que celui du Tarn et Garonne, l’agence de l’eau sur Adour-Garonne mais également des fonds européens vont en effet financer les 8.4 millions d’euros estimés pour le projet et l’entretien du barrage.
Certains diront « encore une affaire d’écolos ». Faisons donc l’impasse sur l’utilité ou pas de ce barrage et concentrons-nous sur le débat démocratique avant sa validation. Certains citoyens demandent qu’il y ait un débat. Ils souhaitent se retrouver autour d’une table afin que chacun puisse exprimer son avis, et faire connaître son opinion. Ouvrir de nouvelles pistes, car il faut bien l’avouer, personne ne peut croire que des analyses faites il y a plus de 10 ans soient encore valables, changement climatique oblige.
Ce mardi 09 septembre, un rassemblement devant la préfecture de Toulouse avait lieu avec des militants et des manifestants. Une petite délégation a pu rentrer et rencontrer le préfet afin de lui faire part d'une demande de moratoire.
La ministre en charge de l’Ecologie, Ségolène Royale, n’a cependant pas accédé à leur demande de moratoire mais a nommé des experts rémunérés pour travailler sur un nouveau rapport. Une bonne chose en somme, sauf que les bucherons ont continué tout de même leur travail, n’ayant aucun ordre d’arrêter. A quoi sert cette analyse si le chantier continue ?
Effectivement, Monsieur Carcenac, président du Conseil Général du Tarn a fait savoir aux journalistes qu’il continuerait ce projet même si aucun agriculteur n’utilisait l’eau du barrage…
L’entêtement de ce non-débat entraine une radicalisation des manifestants qui attendent que les pouvoirs publics prennent en considération ce qu’ils ont à dire.
Faut-il attendre un accident pour être enfin entendus ? La démocratie n’a jamais été autant mise en avant, que ce soit dans les médias ou sur le net, et pourtant elle est ici bafouée. Ce moratoire sera certainement la lumière du bout du tunnel, celle qui permettra de croire que la démocratie est bien synonyme de dialogue et d’écoute et pas seulement un vote.