Après des années de croissance économique fulgurante, quels impacts pour les plus pauvres ? Selon un rapport comparant les performances nationales, la faim n’a pas diminué depuis plus de 10 ans. Preuve que la croissance doit s’accompagner d’équité ?
Malgré le miracle économique, le pays ne réduit pas la faim
Après des années de croissance économique fulgurante, quels impacts pour les plus pauvres ? Selon un rapport comparant les performances nationales, la faim n’a pas diminué depuis plus de 10 ans. Preuve que la croissance doit s’accompagner d’équité ?
Selon un rapport publié par l'Institut international de recherche sur les politiques alimentaires (IFPRI), l’Inde stagne au classement de l’indice de la faim dans le monde (GHI, Global Health Index). Un résultat étonnant quand on sait que l’économie indienne est une des plus dynamiques de la planète.
Selon l’étude, le niveau de la faim dans le sous-continent est le même aujourd’hui que ce qu’il était en 1996. Si le niveau de croissance économique était nettement inversement corrélé à celui de la faim entre 1990 et 1996, ce rapport s’est graduellement affaibli jusqu’à disparaître dans les années 2000. « La stagnation dans le score sur le GHI correspond à une période pendant laquelle le PIB par habitant a presque doublé » alarme l’IFPRI. Cela place l’Inde dans une position inférieure à celle du Sri Lanka et du Bangladesh.
Le principal problème national concerne, de manière tragique, ses enfants. 43,5% des petits indiens sont en sous poids. C’est une situation qui place la plus grande démocratie du monde en dessous de l’Ethiopie.
Au niveau international, le rapport de l’IFPRI (téléchargeable à l’adresse www.ifpri.org/node/8830) dépeint un tableau inquiétant. Le prix des matières premières agricole s’approche de celui qui avait provoqué des émeutes dans de nombreux pays en 2012. Les deux régions les plus touchées sont l’Afrique subsaharienne et l’Asie du sud. Contrairement à l’idée reçue, l’Afrique s’en sort plutôt mieux que l’Asie sur ce tableau de la faim dans le monde. Une situation qui interpelle et qui rappelle que, sans redistribution équitable des fruits de la croissance, ceux-ci vont rarement à ceux qui en ont le plus grand besoin…