Michel Barnier, qui a pris ses fonctions de Premier ministre le jeudi 5 septembre 2024, se retrouve immédiatement confronté à une priorité urgente : la transition écologique. Son parcours politique et ses récentes déclarations indiquent un fort engagement envers l’environnement. Avec l’approche du budget 2025, l’attention se porte sur lui, chacun attendant de voir comment il abordera cette mission essentielle.
Michel Barnier va-t-il confirmer son virage écologique ?
Un Premier ministre sensible aux questions environnementales
Bien que les opinions des écologistes sur sa nomination soient mitigées, Michel Barnier a montré par le passé une certaine sensibilité aux questions environnementales. Ministre de l’Environnement entre 1993 et 1995, il a joué un rôle clé dans l’adoption de la loi sur la protection de l’environnement, introduisant des principes fondamentaux tels que le principe de précaution. Cette loi ayant permet de faire un pas de géant dans le droit de l'environnement français.
Plus tard, en tant que ministre de l’Agriculture, Michel Barnier a résisté aux pressions de l’industrie des pesticides et a été le premier à ouvrir son ministère aux associations environnementales. Il a également contribué à la création de la Commission nationale du débat public et au renforcement du principe « pollueur-payeur », consolidant ainsi son profil d'acteur conscient des enjeux écologiques.
Une volonté de payer la dette écologique
Michel Barnier, malgré un discours récemment axé sur la nécessité de reconnaître et de régler la « dette écologique » de la France, suscite des interrogations quant à la sincérité et la profondeur de son engagement. « Il s'est peu exprimé récemment sur la transition écologique, hormis pour critiquer l'éolien », a déclaré Anne Bringault, du réseau Action Climat dans des propos rapportés par Les Echos. Critiques et soutiens analysent ses interventions passées pour discerner si ses actions futures pencheront véritablement vers une politique écologique proactive ou si elles se limiteront à des déclarations sans lendemain. Une question clé alors que le pays fait face à des défis environnementaux pressants et que le monde entier observe les décisions des leaders en matière de politique climatique.
La réaction mitigée à sa nomination de la part des groupes écologistes souligne un scepticisme général quant à sa capacité à incarner un changement réel dans la gestion de l'écologie. En effet, son parcours, bien que marqué par certains succès législatifs en faveur de l'environnement, n'a pas toujours été cohérent avec les attentes actuelles en matière de luttes contre le changement climatique. Les défis sont immenses et les attentes élevées, entre promesses et actes concrets, le chemin est encore long pour convaincre et surtout pour agir efficacement.
Quelle écologie sous la gouvernance de Michel Barnier ?
Aujourd'hui, Michel Barnier se retrouve à la tête du gouvernement avec un énorme travail préparatoire déjà en place, notamment les plans de décarbonation et la stratégie de biodiversité initiés sous le précédent gouvernement. Cependant, le vrai défi sera de donner un élan politique à ces mesures techniques. Les décisions prises auront un impact sur le respect de l'objectif européen de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
La question des moyens financiers est également essentielle. Alors que la France s'efforce de respecter ses engagements climatiques, les budgets futurs, notamment les financements du Fonds vert et de l'Ademe, seront déterminants. Michel Barnier devra choisir entre poursuivre les engagements existants ou ajuster le cap, avec des implications majeures pour l'industrie, les particuliers et la trajectoire écologique du pays.