Des scientifiques de l’UNAM, l’Université Nationale Autonome du Mexique, ont développé un dispositif de climatisation solaire capable de fonctionner sans tour de refroidissement.
mise au point d’un nouveau système de climatisation solaire
Des scientifiques de l’UNAM, l’Université Nationale Autonome du Mexique, ont développé un dispositif de climatisation solaire capable de fonctionner sans tour de refroidissement. Adapté aux conditions météorologiques locales, ce système ne comporte aucune partie mobile et permet de tirer profit de l’ensoleillement généreux dont bénéficie le Mexique.
C’est dans le Centre de recherche sur l’énergie de Temixco, dans l’état de Morelos, que ce nouveau climatiseur a vu le jour. Wilfrido Rivera, chef du Département des systèmes énergétiques, explique qu’il existe déjà des appareils similaires au Japon ou en Allemagne, mais que celui-ci a été conçu en tenant compte de l’ensoleillement, de l’humidité et des températures spécifiques du Mexique. Il pourra fonctionner sur la plus grande partie du territoire national. En outre, il comporte des innovations importantes, qui font l’objet de demande de brevet. Ce nouveau système se passe notamment de 'tour de refroidissement', ce qui devrait permettre son utilisation dans les lieux publics.
Car dans les systèmes de climatisation conventionnels, la chaleur récupérée dans le milieu que l’on désire refroidir est transférée vers un liquide circulant dans ladite 'tour de refroidissement', où règnent un taux d’humidité et une température extrêmement favorables au développement de bactéries dangereuses, comme la tant redoutée Légionella. Ces risques de contamination ont, par exemple, empêché certains climatiseurs solaires européens d’équiper des hôpitaux ou des aéroports. C’est pourquoi les chercheurs de l’UNAM ont opté pour un refroidissement par air, éliminant ainsi ce problème.
Le Mexique bénéficie d’un ensoleillement exceptionnel, qui permet selon la saison d’obtenir jusqu’à 1 000 watts par mètre carré pendant quatre heures : une valeur deux fois supérieure à celle constatée dans d’autres pays. On comprend donc pourquoi les scientifiques du Centre de recherche sur l’énergie essayent depuis plus de vingt ans d’utiliser cette ressource pour développer des techniques de réfrigération.
Leur nouveau climatiseur comporte deux sous-systèmes : un réseau de collecteurs solaires et un dispositif de réfrigération, fonctionnant selon le principe de l’absorption. Le traditionnel compresseur mécanique, qui consomme la plus grande partie de l’énergie, est remplacé par un absorbeur et un générateur, qui utilise uniquement la chaleur produite par le soleil pour fonctionner : plus besoin d’électricité. Il comporte également un condensateur et un évaporateur, le module où le froid est produit. L’absence de pièces mobiles réduit considérablement la maintenance de l’appareil : seuls les collecteurs doivent être nettoyés régulièrement afin d’optimiser la radiation solaire.
Les scientifiques cherchent à présent à réduire l’encombrement de leur appareil, encore conséquent, et à rendre sa fabrication moins coûteuse. Les résultats sont encourageants, et ont été publiés, en partie, dans plusieurs revues scientifiques internationales prestigieuses. Le projet a également été approuvé par le Secrétariat à l’Énergie et par le Conseil National des Sciences et Techniques, et semble donc promis à un avenir radieux.