Le réchauffement climatique est un phénomène mondial largement alimenté par les gaz à effet de serre (GES). Ces gaz piègent la chaleur dans l’atmosphère et contribuent à augmenter la température de la planète. Parmi ces gaz, deux se distinguent par leur impact : le méthane (CH4) et le dioxyde de carbone (CO2). Bien qu’ils aient des effets similaires, ils n’ont pas le même pouvoir de réchauffement ni la même longévité dans l’atmosphère. Alors, quel est le pire gaz pour notre climat ?
Méthane ou CO2 : quel gaz menace le plus le climat ?
Les différences entre le méthane et le dioxyde de carbone
Le CO2 et le méthane agissent de manière similaire en piégeant la chaleur dans l’atmosphère. Cependant, leur différence réside dans leur durée de vie et leur puissance à court terme. Le dioxyde de carbone, un gaz qui se libère principalement lors de la combustion d’énergies fossiles, reste dans l’atmosphère pendant des siècles, voire des millénaires. Il s’accumule au fil du temps, contribuant ainsi à un réchauffement global progressif.
Le méthane, bien qu’il soit un gaz à effet de serre très puissant, a une durée de vie beaucoup plus courte dans l’atmosphère. Environ 12 ans après son émission, sa concentration diminue de plus de 60%. Cela ne l’empêche pas d’être particulièrement dangereux. Sur un horizon de 100 ans, il est presque 30 fois plus efficace que le CO2 à piéger la chaleur.
L’impact du méthane à court terme
Le méthane est un gaz à effet de serre redoutable à court terme. Si sa présence dans l’atmosphère est relativement courte, il exerce un effet de réchauffement beaucoup plus intense que le CO2. En effet, sur une période de 100 ans, une quantité identique de méthane piégera environ 28 fois plus de chaleur que le dioxyde de carbone.
Cela signifie que réduire les émissions de méthane aurait des effets immédiats sur la lutte contre le réchauffement climatique. En effet, les actions visant à diminuer ces émissions peuvent avoir un impact visible dans les dix années suivant leur mise en œuvre, selon les experts de l’ONU. Une réduction importante du méthane serait donc clé pour limiter le réchauffement global à 1,5°C, objectif clé de l’Accord de Paris.
Le rôle du CO2 dans le réchauffement climatique à long terme
Bien que le méthane soit plus puissant sur le court terme, le CO2 reste le gaz à effet de serre le plus préoccupant à long terme. Il est responsable de 80% du réchauffement climatique observé jusqu’à présent. Le dioxyde de carbone se libère dans l’atmosphère lors de la combustion de charbon, de pétrole et de gaz, mais aussi par la déforestation et la production de ciment.
En raison de sa longue durée de vie, les émissions de CO2 restent dans l’atmosphère pendant des siècles. Réduire ces émissions n’aura des effets visibles que sur le long terme, mais ces bénéfices seront essentiels pour les générations futures. Si des efforts considérables ne sont pas faits pour diminuer les émissions de CO2, les conséquences du réchauffement risquent de devenir de plus en plus graves au fil du temps.
Des solutions pour réduire les émissions de gaz à effet de serre
Pour contrer l’impact de ces deux gaz, plusieurs solutions existent. Pour le méthane, la réduction des émissions peut se faire par des changements dans l’agriculture. L’élevage est en effet un des plus grands contributeurs aux émissions de méthane, principalement à travers les rejets provenant des intestins des animaux et du fumier. Des pratiques agricoles plus durables, comme une meilleure gestion des déchets organiques ou un changement dans l’alimentation du bétail, peuvent considérablement limiter ces émissions.
Quant au CO2, les efforts doivent se concentrer sur la réduction de la consommation d’énergies fossiles, ainsi que sur la protection des forêts tropicales, qui agissent comme des puits de carbone. Limiter la déforestation et encourager des solutions d’énergie renouvelable permettront de réduire l’accumulation de CO2 dans l’atmosphère.
Malgré les nombreuses initiatives et solutions proposées, les émissions de ces deux gaz continuent d’augmenter, comme l’indiquent les récentes données de l’Organisation météorologique mondiale. En 2023, les concentrations de CO2 et de méthane ont atteint de nouveaux records, signalant un retard alarmant dans les efforts mondiaux pour limiter le réchauffement climatique.