Les ressources énergétiques ont-elles le vent en poupe chez les investisseurs? L’Afrique serait-elle le nouvel Eldorado des compagnies pétrolières et gazières ? C’est ce que semble penser les analystes de Casey Research, une société de conseil financier spécialisée dans les métaux précieux et les ‘stocks’ d’énergie.
Son or noir est l'objet de toutes les convoitises
Les ressources énergétiques ont-elles le vent en poupe chez les investisseurs? L’Afrique serait-elle le nouvel Eldorado des compagnies pétrolières et gazières ? C’est ce que semble penser les analystes de Casey Research, une société de conseil financier spécialisée dans les métaux précieux et les 'stocks' d’énergie.
Pas plus tard qu’hier, seule une poignée d’investisseurs auraient pariés sur l’énergie. Mais la crise financière est passée par là. Et la catastrophe du Golfe du Mexique exacerbe la spéculation sur le marché pétrolier. Le vent a donc tourné. Le mot énergie est à présent sur toutes les lèvres des hommes d’affaires chevronnés.
Spécialisée dans le conseil financier, Casey Research a levé le voile mardi 15 juin sur la future destination des investisseurs. L’Afrique, oui, l’Afrique de l’Est constituerait une mine d’opportunités à exploiter.
Il n’y a pas si longtemps, quand les experts parlaient du pétrole en Afrique ils évoquaient les plateformes du Nigeria et de la Libye. Les choses ont bien changées. Oubliée durant près de 50 ans par les ténors de l’industrie, l’Afrique de l’Est figure aujourd’hui au palmarès des zones convoitées. Il aura suffit que Tullow Oil découvre en 2009 un gisement dans les profondeurs du lac Albert, en Ouganda, estimé à 2 millions de barils, pour que Total et le CNOOC (The China National Offshore Oil Corporation) se placent en rang d’oignons derrière la compagnie britannique pour faire les yeux doux aux entreprises et aux gouvernements locaux.
Les mammouths des industries extractives se frottent déjà les mains. Mais tout n’est pas si simple. Les investisseurs étrangers se heurtent à d’importants obstacles dont la mauvaise gouvernance, l’instabilité politique, la lourdeur bureaucratique, un manque significatif d’infrastructures de transport; ainsi que la violence ambiante relatée dans de sordides histoires de pirates et de kidnappings. Bref, une liste interminable de problèmes à laquelle s’ajoute la carence en pipelines. Car si l’Afrique de l’Ouest et du Nord abritent une pléiade d’oléoducs, l’Afrique de l’Est fait figure de parent pauvre avec ses deux pipelines dont un ne sera pas opérationnel avant 2011.
Qu’est-ce qui pousseraient les entreprises étrangères à diriger leur flux d’investissements vers cette zone de non droit? L’amour du risque et du profit sans doute. Comme le dit si bien un vieux proverbe chinois : 'sans entrer dans l’antre du tigre, comment capturer ses petits ?' Autrement dit, le risque compte parmi les variables associées à un investissement fructueux ; mais ce paramètre n’explique qu’en partie les raisons qui font de cette région – bien souvent laissée pour compte – la nouvelle attraction de 2010.
L’Irak et l’Iran étant paralysés par leur régime des redevances, le pétrole d’Afrique de l’Ouest et du Brésil étant l’apanage des géants de l’industrie, et le Golfe du Mexique en proie prochainement à une sévère réglementation, l’Afrique de l’Est serait le dernier bastion de la manne pétrolière. Mais à la lueur des nombreuses menaces qui planent sur cette région, l’avenir validera, ou non, le bien-fondé des prévisions de Casey Research.