Pour les résidents d’Alpine, dans l’ouest du Texas, les burros (“ânes” en espagnol) sont des animaux sympas et intelligents qui font d’excellentes bêtes de compagnie. Pour les responsables du parc régional Big Bend Ranch, il s’agit d’une espèce destructive, invasive et menaçante venant du Mexique pour véhiculer des maladies, salir les cours d’eau et menacer faune et flore natives.
L’invasion d’ânes mexicains sème la pagaille au Texas
Pour les résidents d’Alpine, dans l’ouest du Texas, les burros ("ânes" en espagnol) sont des animaux sympas et intelligents qui font d’excellentes bêtes de compagnie. Pour les responsables du parc régional Big Bend Ranch, il s’agit d’une espèce destructive, invasive et menaçante venant du Mexique pour véhiculer des maladies, salir les cours d’eau et menacer faune et flore natives. Un danger à éliminer. Les gardes forestiers en ont déjà tué plus de 120.
"Nous avons pour mission d’éliminer toutes les espèces invasives possibles", explique Kevin Good, adjoint spécial au Département des parcs et de la faune du Texas (Texas Parks and Wildlife Department). Selon lui, les burros menacent les buses, les gauphres, les cerfs-mulets et d’autres espèces natives.
Depuis de nombreuses années, les burros – la version sauvage de l’âne apprivoisé – passent la frontière entre le Mexique et les États-Unis pour se rendre dans le parc régional Big Bend Ranch, au sud-ouest du Texas. Agressifs, ils s’accaparent l’eau et chassent les autres animaux. Avec leurs excréments, ils contaminent également les sources d’eau naturelles du parc, déjà sous le coup de la sécheresse. Mais surtout, ils menacent le mouflon canadien dont le nombre a considérablement chuté au cours des 20 dernières années, et qui a été réintroduit dans le parc l’année dernière.
Alors les gardes forestiers arpentent les 121 400 hectares du parc et sont autorisés à tuer au fusil les burros en question. Environ 300 d'entre eux vivraient dans le parc. Les gardes en ont tué au moins 128. Dans le parc national voisin Big Bend, la loi fédérale protège les burros, rappelle Raymond Skiles, biologiste du parc. Les gardes forestiers les capturent, vérifient leur état de santé et les vendent lors d’enchères aux bestiaux. Mais cette approche prend du temps et coûte de l’argent.
Épargnés pour services rendus?
Introduits en Amérique du Nord en même temps que le mustang par les conquistadors espagnols au XVIe siècle, les burros ont aidé les colons à conquérir les vastes espaces du Grand Ouest. Aujourd’hui, ils aident les éleveurs de bétail à chasser les lynx, les coyotes et autres prédateurs.
Cette situation désespère en tout cas les défenseurs des animaux aux États-Unis, et la Humane Society of the United States (SPA américaine) a demandé l’arrêt immédiat de cette tuerie. Elle exige que les gardes forestiers fassent le compte des burros, les capturent et les déplacent, plutôt que de les tuer. Marjorie Farabee, porte-parole de la Ligue de protection des burros sauvages (Wild Burro Protection League), affirme :
Ce n’est vraiment pas la bonne approche [de tuer les burros]. Si vous supprimez une espèce qui est présente depuis 500 ans, vous risquez de déstabiliser les autres espèces.