Un leader de la pharmacie chinoise qui consacre 27 fois plus à son budget publicitaire qu’aux pratiques de réduction de la pollution, c’est le sujet d’un reportage fait par la chaîne de télévision nationale chinoise CCTV.
L’industrie pharmaceutique assassine
Un leader de la pharmacie chinoise qui consacre 27 fois plus à son budget publicitaire qu’aux pratiques de réduction de la pollution, c'est le sujet d'un reportage fait par la télévision nationale chinois. Une société qui pollue l’air et le sol sans aucune considération pour la santé de ses voisins…
HPGC, champion des médicaments et de la pollution
Le reportage d’1/4 d’heure diffusé le jour de la journée mondiale de l’environnement, a fait la lumière sur des pratiques malheureusement très répandues. HPGC (Harbin Pharmaceutical Group) rejette du sulfure d’hydrogène et de l’ammoniac dans l’air. Les proportions dépassent les seuils limites autorisés par la loi chinoise de respectivement 1.150 fois et 20 fois. Les habitants du quartier de l’usine principale du groupe n’ouvrent jamais leurs fenêtres. Les nausées, infections pulmonaires, pertes de mémoire, … sont monnaie courante.
Des médicaments qui empoisonnent l'eau
Plus encore, l’usine rejette des polluants dans un ruisseau de la ville appelé "Hejiagou". Une capture d’écran du reportage montrant l’aspect du cours d’eau au niveau de l’évacuation en dit plus que de longs discours.
Le journaliste de CCTV a fait analyser l’eau qui sort de l’usine. Teneur en ammoniaque : le double de ce qui est autorisé. Demande chimique en oxygène : plus de 10 fois supérieure au seuil autorisé par la loi chinoise. Pour la petite histoire, l’échantillon de couleur jaune au moment de son prélèvement est devenu noir 3 jours après…
Un pro du greenwashing
Cette société qui a aussi la particularité de brûler tous ses déchets en plein air, sur les rives du Hejiagou, investit fortement dans la communication. On peut voir sur les écrans de toutes les télévisions chinoises des publicités pour Hayao, nom chinois de la compagnie. Dont certaines ventant ses actions exemplaires de développement durable… Mais ce budget qui s’élevait à 500 millions de yuans (environ 53,7 millions d’euros) en 2010 était 27 fois supérieur aux 19 millions de yuans (environ 2 millions d’euros) dépensés au titre de la protection de l’environnement la même année. Inquiétant.
Inquiétant aussi de constater qu’un reportage sur les ondes nationales est nécessaire pour révéler des pratiques crapuleuses d’un acteur majeur de l’industrie pharmaceutique. Mais que font donc les autorités environnementales ? Selon des commentateurs de la presse écrite qui s’est emparée avec rapidité du sujet, elles sont impuissantes. Hayao se réfugie derrière son statut de "contribuable important de la ville", ou celui "d’acteur économique essentiel" dès qu’il est inquiété localement. Et les responsables politiques s’appliquent à protéger un contributeur essentiel à leurs finances personnelles…