Après le naufrage de la plateforme pétrolière Kolskaïa en mer d’Okhotsk, des organisations écologistes russes exigent l’arrêt des travaux d’extraction de pétrole sur le plateau continental arctique.
Remise en question de l’extraction du pétrole arctique
Après le naufrage de la plateforme pétrolière Kolskaïa en mer d'Okhotsk, en décembre 2011, des organisations écologistes russes exigent l'arrêt des travaux d'extraction de pétrole sur le plateau continental arctique. Une mesure qui pourrait avoir valeur de symbole, alors que WWF a choisi 2012 comme année de l'Arctique.
Le naufrage de la plateforme Kolskaïa en mer d'Okhotsk a fait 53 morts et disparus, fin décembre 2011. Depuis l'accident, Greenpeace Russie, WWF, et d'autres associations russes de défense de la nature demandent une enquête parlementaire sur ce drame. Elles appellent les autorités à stopper les extractions de pétrole sur le plateau continental et à rechercher des énergies alternatives.
Pour les écologistes, l'accident de la plateforme Kolskaïa reflète les erreurs de la politique gouvernementale. La question de l'utilisation des ressources pétrolières sur le plateau Arctique doit être mieux examinée. Les organisations environnementales demandent aux autorités d'enquêter sur le naufrage de la plateforme et d'en rendre les résultats publics. Ils demandent également un moratoire sur les activités d'extraction, dans l'attente des résultats de l'enquête.
L'exploitation pétrolière, un secteur non régulé
Pour les experts de Greenpeace:
La conquête du plateau continental Arctique se résume à une chronique de grossières violations des normes écologiques et légales. Ce sont les éléments naturels qui ont entraîné le naufrage de la plateforme Kolskaïa et la disparition de l'équipage. Mais la catastrophe est une conséquence injustifiable de toutes ces violations. Compte tenu des conditions climatiques difficiles dans lesquelles se fait l'extraction de pétrole et la régularité des accidents, il est absurde de ne pas avoir de loi sur le transport des hydrocarbures sur le plateau.
Les écologistes s'inquiètent de l'entrée en vigueur, le 1er janvier 2012, d'une loi supprimant les assurances pour les risques écologiques. D'après eux, les projets d'exploitation pétrolière et gazière du plateau ne sont pas basés sur des lois mais sur les ambitions de grandes compagnies. Un manque de régulation d'autant plus inquiétant que les exploitants manquent de moyens techniques et financiers pour gérer les conséquences d'une fuite de pétrole.
Pour Roman Dolgov, coordinateur du projet Arctique au sein de Greenpeace Russie, l'heure est venue de réfléchir à des énergies alternatives, moins coûteuses et moins risquées. Selon lui, il faut penser à l'efficacité énergétique: amélioration du rendement du pétrole, retraitement plus large des hydrocarbures... Alors le gaz et le pétrole pourraient être plus abordables et sans danger.