La croissance ultra-rapide des lentilles d’eau permet d’assainir les eaux usées de manière écologique et bon marché. L’amidon produit peut servir à fabriquer des plastiques biodégradables ou des biocarburants.
Les rejets des égouts transformés en biocarburant
La croissance ultra-rapide des lentilles d’eau permet d’assainir les eaux usées de manière écologique et bon marché. L’amidon produit peut servir à fabriquer des plastiques biodégradables ou des biocarburants.
Station d’épuration verte
Grâce au projet de Totoras, dans la province argentine de Santa Fe, une station d'épuration totalement écologique pourrait bientôt voir le jour.
L’entreprise sociale Mamá Grande envisage de transformer ses installations existantes, en introduisant un système de lagunage dans les bassins de décantation.
Les essais ont eu lieu dans un bassin secondaire expérimental. Les eaux usées de la ville y sont acheminées.
L’un des responsables du projet, le biotechnicien Sebastián Lagorio, résume l’initiative:
« Dans ce système, les traitements des effluents des égouts, des parcs d’engraissement (feedlots) et de l’industrie alimentaire sont transformés en unités de fabrication de biomasse. Nous créons de petits sites destinés à des produits à haute valeur ajoutée, tel que le bioéthanol combustible ou des matières premières essentielles à la fabrication de plastique biodégradable. »
Une récolte par semaine
Les lentilles d’eau se reproduisent à la même vitesse que les bactéries, et voient leur nombre doubler chaque jour. Elles s’alimentent principalement de matières fécales, permettant de produire l’amidon qui sera transformé en carburant.
Pour le biologiste Eduardo Mercovich, il suffit d’une semaine pour que les plantes soient prêtes à être récoltées:
« Il s’agit d’une culture en continu. Les récoltes sont séchées et conservées dans des sacs d’ensilage. Ces contenants sont par la suite envoyés aux producteurs de plastique et d’éthanol. »
Les rendements annoncés sont largement supérieurs à ceux des cultures conventionnelles. Les lentilles d’eau permettent de produire une trentaine de tonnes à l’hectare par an, soit dix fois plus que le maïs.
Des rejets moins nocifs
En Argentine, des essais en laboratoire avaient déjà été faits, mais c’est la première fois que des expériences sur le terrain sont menées à bien. En revanche, cette technologie est déjà développée à grande échelle dans certains pays asiatiques.
Grâce à cette initiative, la ville a été sélectionnée par l’ONG française Vidéaux. Celle-ci réalise des vidéos promotionnelles pour les projets sociaux à travers le monde.
Les autorités municipales de Totoras comptent sur ce projet pour générer des emplois spécialisés. Elles espèrent surtout qu’il apportera des bénéfices au niveau environnemental:
« Ce qui nous intéresse le plus, c’est l’assainissement écologique. La qualité de nos rejets pourra alors être améliorée. »