Stupeur au Japon. Moins d’un an après la catastrophe de Fukushima, le gouvernement japonais a décidé de prolonger la durée de vie de ses réacteurs jusqu’à 60 ans …
Les réacteurs nucléaires rempilent pour 20 ans
Stupeur au Japon. Alors que la catastrophe de Fukushima est encore dans tous les esprits et que le gouvernement promet de réduire la dépendance à l’atome, celui-ci a décidé de prolonger la durée de vie de ses réacteurs jusqu’à 60 ans.
Prolongation de 20 ans possible pour les réacteurs en bon état
Il ne s’est pas encore passé un an depuis le tsunami du 11 mars 2011, qui a entraîné la catastrophe nucléaire de Fukushima. Cet accident, classé au niveau 7 de l'échelle INES (même niveau que celui de Tchernobyl), a ébranlé la conviction japonaise que le nucléaire était une solution indispensable pour l’archipel. La classe politique a répété pendant des mois sa volonté d’accélérer le développement des énergies renouvelables et de diminuer sa dépendance à l’atome. La surprise a donc été de taille quand, début janvier 2012, l’annonce d’une prolongation possible de la durée de vie des réacteurs a été faite.
Si le texte confirme la durée de vie légale des réacteurs japonais à 40 ans, elle introduit une clause similaire à celle qu’on trouve dans la loi américaine. Si l’exploitant en fait la demande, et qu’un groupe d’inspecteurs commandité par le gouvernement estime que la centrale est dans un état de sécurité satisfaisant, le réacteur en question pourra voir sa durée de vie prolongée de 20 ans supplémentaires.
Produire de l'électricité sans nouvelles centrales, ni émissions de CO2
Le problème auquel le gouvernement est actuellement confronté est fort complexe. Avec des réacteurs en fin de vie et l’impossibilité manifeste de lancer de nouveaux chantiers, dur de compter sur le nucléaire. Dans le contexte de pression internationale pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, difficile aussi d’augmenter la part du pétrole et du charbon dans la production électrique. Quant aux énergies renouvelables, les introduire dans des proportions suffisantes pour combler la capacité nucléaire supprimée semble difficile à court terme.
Pour se donner du temps, le Japon a donc choisi de prolonger la durée de fonctionnement de ses réacteurs nucléaires. Sans cela, le nombre de réacteurs diminuerait fortement dans les années qui viennent: des 54 réacteurs aptes à fonctionner actuellement, il n’en resterait plus que 35 dans 10 ans et 16 dans 20 ans… Une décision qui ne plait pas forcément aux japonais.
Pas dur de les comprendre: la centrale de Fukushima était au terme de sa durée de vie initiale de 40 ans en 2010. L’autorisation d’une prolongation de 10 ans avait été faite quelques semaines seulement avant la catastrophe du 11 mars 2011 …