Le gouvernement indien a décidé de supprimer un avantage fiscal dont les producteurs d’éoliennes souhaitaient l’extension. Un pas en arrière qui pousse un peu plus la croissance énergétique indienne vers les énergies fossiles.
Les producteurs éoliens freinés par la fiscalité
Le gouvernement indien a décidé de supprimer un avantage fiscal dont les producteurs d’éoliennes souhaitaient l’extension. Un pas en arrière qui pousse un peu plus la croissance énergétique indienne vers les énergies fossiles.
C’est décidé : à partir de l’année fiscale 2012-2013, les propriétaires de centrales électriques éoliennes ne pourront plus profiter de la dépréciation accélérée de leurs installations. Cette mesure permettait de déprécier jusqu’à 80% de la valeur des éoliennes dès la première année. C'était une des raisons de la croissance intéressante qu’a connue le secteur ces 3 dernières années. Avec cette nouvelle, le moral n’est pas bon chez les industriels.
Chez le leader national Suzlon Energy, c’est l’incompréhension:
Il est surprenant que, malgré la loi de finances de l’union qui met l’accent sur le développement des ENR, cette mesure particulière supprime l’un des avantages fiscaux à la base de la croissance de la production éolienne nationale. L’Inde a besoin d’augmenter sa production énergétique, et cette décision pousse le pays vers plus de dépendance aux énergies fossiles importées, qui pèsent chaque année un peu plus sur notre économie.
Même son de cloche chez les industriels étrangers qui ont investis sur le sous-continent. Le responsable de la filiale indienne de Gamesa, firme espagnol, s'inquiète:
La suppression des mesures fiscales incitatives serait une catastrophe pour les fabricants d’éoliennes, qui ont fait des investissements gigantesques en Inde. Le marché global ralentit, et si les commandes intérieures font de même, on sera obligé de fonctionner en sous capacité.
L’annulation de cet incitatif fiscal pousse certains à penser que les objectif d’augmentation de capacité éolienne sont en danger. Les 3000 MW prévus pour 2012 pourraient être divisés par trois. Les 15 000 MW de nouvelles capacités espérés dans les 5 années ne seront certainement pas atteints sans un intérêt renouvelé des promoteurs.
Selon les experts, 70% des nouvelles installations éoliennes profitent des incitatifs fiscaux existants. Leur disparition risque de faire totalement perdre l’intérêt des investisseurs pour l’énergie éolienne.
Sur quoi se reporteront les investissements énergétiques? Peut-être sur une autre ENR, celle du solaire. Les mesures fiscales en faveur du photovoltaïque et du solaire thermique ne sont en effet pas touchées.La réputation de personnes hauts placés sont sans doute dépendantes de la bonne exécution de l’ambitieuse Mission solaire nationale Jawaharlal Nehru (qui prévoit 20 GW de capacité solaire d’ici 2020).