Après 15 ans de négociations, les représentants des 117 pays membres de la Convention de Bâle ont pris une décision historique : un amendement contraignant empêchera désormais l’exportation des déchets dangereux vers les pays émergents.
Les pays riches devront traiter eux-mêmes leurs déchets toxiques
Après 15 ans de négociations, les représentants des 117 pays membres de la Convention de Bâle ont pris une décision historique : un amendement contraignant empêchera désormais l’exportation des déchets dangereux vers les pays émergents.
Traiter ses déchets toxiques sur place en payant le prix fort, ou les envoyer vers les pays du Sud sans trop savoir ce qu’ils deviendront ? Grâce aux récents accords adoptés dans le cadre de la Convention de Bâle, les industriels ne pourront plus se poser cette question. Signé en 1989, ce traité international porte sur la limitation des mouvements transfrontaliers de déchets dangereux et sur leur élimination.
À l'initiative de la Suisse et de l'Indonésie, les 324 représentants des 117 pays membres réunis à Carthagène des Indes (nord de la Colombie) pour la dixième Conférence des Parties (Cdp-10) ont décidé de débloquer un amendement datant de 1995, qui n'était toujours pas appliqué à ce jour. Celui-ci vise à interdire aux pays de l’OCDE d'exporter leurs déchets toxiques vers les pays en développement.
La Colombie en exemple
La déclaration de Carthagène des Indes prévoit également une meilleure gestion des résidus électroniques, notamment des batteries et des composants d'ordinateurs. La Colombie n’a pas été choisie par hasard pour accueillir la dixième Cdp : il s'agit de la nation d'Amérique latine qui détruit le plus de résidus dangereux en provenance d'autres pays, comme les piles, les téléphones portables et les médicaments.
L'interdiction totale d'exporter les déchets toxiques n'entrera en vigueur que lorsque 68 pays au moins auront ratifié l'amendement de 1995. Ils ne sont que 51 à l'heure actuelle, mais grâce à la pression internationale générée par la réunion de Carthagène, les défenseurs de l'initiative espèrent convaincre les 17 pays manquants, dont les États-Unis, d'ici deux à trois ans. Paula Caballero, présidente de la réunion a déclaré :
La conclusion principale de cette réunion est la volonté politique évidente des 117 pays de la CdP 10. Nous avons réussi à faire prendre conscience de la nécessité d'un contrôle multilatéral des déchets entre les pays.