En désactivant une enzyme, un groupe de scientifiques mexicains a réussi à multiplier par six la durée de vie en étalage d’une variété de melon vert. Les chercheurs affirment que leur découverte peut …
Les melons OGM, la solution aux problèmes de conservation des aliments ?
En désactivant une enzyme, un groupe de scientifiques mexicains a réussi à multiplier par six la durée de vie en étalage d’une variété de melon vert. Les chercheurs affirment que leur découverte peut être appliquée à la plupart des fruits charnus périssables.
La méthode mise au point par Miguel Ángel Gómez Lim, du département d’ingénierie génétique du Centre d’investigations et d’études avancées de l’institut polytechnique national (Cinvestav) de la ville d’Irapuato, lui a valu de décrocher le Prix national de science et technologie alimentaire 2010 du Mexique. Avec son équipe, ce docteur en biologie moléculaire s’est intéressé à la conservation du melon Honeydew, une variété de melon vert, afin d’en améliorer la qualité, la texture, la saveur et l’arôme.
Les chercheurs ont réussi à désactiver une protéine enzymatique, la lipoxygénase, responsable de l’oxydation des lipides des membranes cellulaires. Grâce au maintien de l’intégrité de ces membranes, les melons ont conservé plus longtemps leur fermeté et leur saveur. Le traitement consiste à introduire dans les cellules de la plante une copie du gène de la lipoxygénase. Les cellules, en présence de cet exemplaire supplémentaire de la protéine, la désactivent alors à travers un mécanisme naturel.
Le scientifique explique que la désactivation de l’enzyme est effectuée sur les plantes en cours de croissance. Ainsi, tous les fruits qu’elles produisent bénéficient des caractéristiques recherchées. Selon lui, la plante reste normale, seul le fruit est modifié. Le melon Honeydew a été choisi pour sa grande valeur à l’exportation : il se vend jusqu’à 200 dollars la pièce au Japon.
Pour Miguel Ángel Gómez Lim, il s’agit d’une avancée qui aura des répercussions importantes au niveau environnemental, en réduisant les pertes commerciales et donc la quantité de déchets organiques, et en simplifiant le transport et le stockage des récoltes. Le passage en chambre froide pourrait notamment être évité : stockés dans un milieu sec à 21°C, les melons modifiés génétiquement ont conservé leur consistance, leur saveur et leur parfum pendant plus d’un mois et demi.