Des chercheurs américains suggèrent que les habitants de la Mélanésie, une région située au nord de l’Australie, détiennent dans leur ADN les traces d’un ancêtre non identifié.
Les habitants de la Mélanésie, une région située au nord de l’Australie, regroupant la Nouvelle-Calédonie, la Papouasie-Nouvelle-Guinée et plusieurs autres îles, possèderaient de l’ADN d’une espèce non connue. Ce sont des généticiens de l’Université du Texas qui ont soumis ce fait lors du Congrès annuel de la Société américaine de génétique humaine, qui a eu lieu du 18 au 22 octobre 2016 à Vancouver, au Canada.
Jusqu’à aujourd’hui, les scientifiques pensaient que seuls deux hominidés avaient laissé des traces dans l’ADN des Mélanésiens. Il s’agit des hommes de Neandertal et de Denisova, disparus il y a plus de 30 000 ans. Même si de nombreux fossiles de Neandertal ont été découverts en Europe et en Asie, l’homme de Denisova n’a été découvert que par l’ADN d’une phalange et de quelques dents, trouvées dans une caverne du nord de la Sibérie.
Grâce à une modélisation génétique avancée, les chercheurs de l’Université du Texas ont réévalué le taux d’ADN de Neandertal et de Denisova dans le génome des hommes d’aujourd’hui. Les résultats montrent que les Européens et les Chinois possèdent une quantité identique d’ADN néandertalien, proche de 2%, un résultat semblable aux travaux précédents sur le sujet. Pour les Mélanésiens, cette proportion de gènes est supérieure (2,74%) ce qui correspond également aux analyses faites par le passé.
Un troisième groupe d’hominidés
Les chercheurs ont aussi calculé le taux de gènes de Denisova chez les Mélanésiens, unique population identifiée pour le moment, détenant une proportion significative de gènes de cet ancêtre. Le résultat est surprenant. Le taux de gènes décelé est uniquement de 1,1%, il est donc bien en dessous des estimations précédentes (entre 1,9 et 3,4% suivant les études). Ces résultats permettent de croire que les ancêtres des Mélanésiens ont croisé un troisième groupe d’hominidés, possiblement issu de la même branche de l’arbre généalogique que celle réunissant Neandertal et Denisova. Ces scientifiques ne sont pas les premiers à soulever l’hypothèse de l’existence d’un parent inconnu dont aucun fossile n’aurait été retrouvé. En 2012, des chercheurs avaient déjà émis l’hypothèse que des chasseurs-cueilleurs du Cameroun et de la Tanzanie avaient dans leur ADN des traces d’une espèce hominidés disparue et jamais identifiée.