Le Centre des innovations sociales de Impumelelo est une association à but non-lucratif sud-africaine qui récompense les projets de services publics innovateurs. Plusieurs projets ont reçu cette prestigieuse récompense.
Les lauréats du Prix IMPUMELELO gagnent une visite des initiatives vertes d’Allemagne
Le Centre des innovations sociales de Impumelelo est une association à but non-lucratif sud-africaine qui récompense les projets de services publics exceptionnellement innovateurs dans le service public et la société civile, dans tous les secteurs.
Plusieurs projets ont reçu cette prestigieuse récompense depuis sa création en 1999. Cinq d’entre eux ont récemment été sélectionnés par le Konrad Adenauer Stiftung pour aller en Allemagne étudier de visu les actions mises en place dans ce pays dans le cadre du Protocole de Kyoto. Cette étude d’une semaine se concentrera sur les initiatives de changements environnementales et climatiques.
Survol des projets récompensés :
• Kuyusa : projet pilote de MDP (Ville du Cap):
Le projet Kuyusa a été développé par l’ONG South South North (SSN) pour la ville du Cap en Afrique du Sud. C’est le premier projet sud-africain de Mécanisme de développement propre (MDP) diffusé internationalement. Kuyusa a installé des chauffes-eaux solaires, des toits isolants, et un éclairage économe en énergie dans plus de 2.300 logements vétustes du bidonville de Khayelitsha, au Cap. Le projet a eu un impact immédiat sur le bien-être social, sanitaire et économique des bénéficiaires visés. Ce projet a suscité beaucoup d’intérêt localement et internationalement, car il est le pilote de l’économie d’énergie dans les logements vétustes.
• Le projet de recyclage "Sac orange" (Ville de eThekwini)
Plus de 800.000 habitations reçoivent désormais 15 sacs oranges chez eux. Les sacs servent exclusivement à trier le plastique, le papier et le carton. Les 1.200 tonnes mensuelles de sacs oranges remplis sont ramassées le même jour que les ordures ménagères par des sous-traitants, ce qui entraine une surcharge que la ville règle. En parallèle, les ménages reçoivent aussi un manuel Edu-Self rédigé en Anglais et en Zoulou où ils apprennent à protéger l’environnement, à réutiliser des matières premières, à réduire les quantités jetées dans les décharges et à trier leurs déchets.
• Plan d'action 2010: "un but vert" (Ville du Cap):
La Ville du Cap avait décidé de recevoir les milliers de visiteurs pour la Coupe du monde de football 2010 en imitant le modèle "vert" des Allemands qui l’avaient organisé en 2006. Pour cela, elle a optimisé l’efficacité de l’énergie dès que possible ; elle a organisé de nombreux points de collectes de déchets qui ont été recyclés et d’autres initiatives pour réduire l’empreinte carbone de cet évènement. Les autres objectifs, étaient, par exemple, de minimiser le gaspillage d’eau potable, de fournir des transports en commun et des itinéraires verts, de promouvoir le tourisme responsable et de rendre public le message de "Green goal".
• Programme de prévention de la violence grâce à la rénovation urbaine (Ville du Cap):
Une bande de terrain qui était l’un des endroits les plus dangereux du Cap a été transformée en un espace communautaire pour les résidents de l’immense bidonville de Khayelitsha. Deux nouveaux bâtiments, un parc et un complexe sportif ont été ouverts dans le quartier de Harare. Ils comportent une bibliothèque, une maison des jeunes et des emplacements pour les étals de vendeurs. Le tout dans des rues sûres et bien éclairées. C’est la première étape du Programme de prévention de la violence grâce à la rénovation urbaine de la Ville du Cap. Ses buts sont d’améliorer la sécurité des résidents, de renforcer les mesures pour réduire les crimes et la violence, d’embellir des quartiers pauvres, de fournir des services sociaux et commerciaux, de renforcer les structures communautaires et de présenter un modèle de gestion durable des services locaux par la communauté. Il est question de créer trois autres "havres" comme celui-ci, qui concerneraient 50.000 personnes chacun.
La composante sociale du programme prévoit d’octroyer des prêts plus facilement, de soigner les victimes de crime, de répondre aux attentes des plus vulnérables mais aussi de s’occuper des délinquants. Ainsi, la population du bidonville est capable de vivre libre et digne.
• Projet des décharges de Durban (Ville de eThekwini):
La ville de eThekwini a lancé un programme pionnier qui vise à utiliser les gaz des décharges municipales afin de produire de l’énergie. Le CH4 (méthane) est un des six gaz classés comme néfastes pour la couche d’ozone. Il est 21 fois plus néfaste que le CO². En Europe, le CH4 est brûlé, ce qui le transforme en CO². Toutefois, les pays qui ne le brûlent pas le laisse s’échapper dans l’atmosphère. La Municipalité de eThekwini, avec le soutien de la Banque mondiale et des gouvernements de Scandinavie, des Pays-Bas et du Canada, a décidé de collecter et de détruire 70% des émissions de gaz de ses décharges (dont la plus grande d’Afrique avec entre 3.500 et 5.000 tonnes par jour de déchets). L’énergie dégagée pourra ensuite être réutilisée.
ICLEI félicite ces deux pionniers, la Ville du Cap et la Municipalité de eThekwini pour leurs initiatives. ICLEI (Les Gouvernements locaux pour un futur durable) est une association mondiale composée de plus de 1.220 villes et gouvernements provinciaux, dans 70 pays.