Plusieurs embryons de cette espèce de camélidé ont été implantés avec succès dans le ventre de femelles lamas, dans le but de faire retrouver à l’alpaca sa pureté génétique et de réduire son taux de mortalité élevé.
Les lamas font les mères porteuses pour les bébés alpaga
Plusieurs embryons de cette espèce de camélidé ont été implantés avec succès dans le ventre de femelles lamas, dans le but de faire retrouver à l’alpaga sa pureté génétique et de réduire son taux de mortalité élevé. Une bonne nouvelle pour les communautés andine où son élevage constitue la principale ressource économique.
Des bébés alpaga dans le ventre de mères lama
Trente bébés alpaga ont vu le jour grâce à cette technique, mise au point par l’Institut National d’Innovation Agricole (INIA) après plusieurs années de travail en laboratoire.
Les scientifiques ont pu constater que les jeunes alpagas étaient mieux préparés pour affronter les rigueurs du climat d’altitude, ayant bénéficié de conditions améliorées au cours de la gestation. En effet, les mamans lamas sont plus grandes et plus robustes que leurs homologues alpagas, offrant ainsi à leur bébé plus d’espace et une meilleure nutrition prénatale.
Manipulations biologiques
Les recherches ont eu lieu dans un centre situé à plus de 4.200 mètres au-dessus du niveau de la mer, dans la région méridionale du Puno. Óscar Cárdenas, directeur du Programme National de Camélidés, explique qu’un long travail de sélection et d’élevage a commencé dès 2005, afin de disposer des meilleures femelles donneuses et receveuses :
Les alpagas donneuses ont été soumises à un processus de superovulation à travers un protocole faisant appel à des hormones spécifiques. Dans le même temps, les alpagas et les lamas receveuses ont été soumises à un processus de synchronisation des chaleurs afin de déterminer le jour et l'heure du transfert d’embryon.
Les femelles donneuses ont également été choisies en fonction de la pureté de leur patrimoine génétique. Proche cousin du lama, l’alpaga est un animal de petite taille apprécié pour la qualité exceptionnelle de sa laine, très recherchée. Cette fibre est exploitée depuis des millénaires par de nombreuses familles vivant dans les zones de haute altitude de la Cordillère des Andes.
Une race plus laineuse
Un temps menacés d’extinction, les alpagas ont subi de multiples croisements avec d’autres camélidés, perdant ainsi la finesse de leur fibre : seuls 30% des alpagas du Pérou possèdent encore une laine de qualité supérieure.
Les spécialistes de l’INIA espèrent que leurs recherches permettront de faire retrouver à cette espèce sa pureté génétique et d’améliorer le quotidien des centaines de communautés qui vivent de son élevage.
Cette technique a fait la preuve de son succès et pourrait également être appliquée à d’autres espèces de camélidés andins menacées, comme la vigogne ou le guanaco.