Ils sont réputés pour être respectueux de l’environnement, un peu comme des esprits bienfaiteurs. Pourtant une nouvelle enquête, menée sur 40 ans, constate que la jeune génération d’américains est moins intéressée par l’environnement et la conservation des ressources que leurs aînés au même âge.
Les jeunes ne s’intéressent plus à l’environnement
Mais que se passe-t-il ? Sont-ils simplement débordés?
Mark Potosnak est professeur de sciences de l'environnement à l'université DePaul à Chicago. Il remarque une augmentation dans le scepticisme (ou la confusion) sur le changement climatique parmi ses élèves depuis que le débat national s'est accentué. Selon lui, cela conduit à une fatigue, une habitude et un manque d’intérêt. Il commente:
Ce n'est pas tellement qu'ils ne pensent pas que c'est important. Ils sont simplement usés. C'est comme la pauvreté dans un pays du tiers monde. Vous voyez l'image tant de fois, que vous vous habituez à cette dernière.
Beth Christensen est professeur et directrice du programme d'études environnementales à l'université Adelphi de Long Island de New York. Pour elle, cette situation s'explique par un grand nombre d’enfants et d’adolescents qui n’ont pas passé assez de temps à explorer la nature.
Elle raconte que dans les années 80, alors qu’elle était assistante à l'Université Rutgers, il était rare de trouver un camarade de classe qui n'avait pas fait de randonnée dans la nature et/ou passé du temps dans les bois.
L'un de ses objectifs est d’emmener ses élèves dans les marais et sur les plages (et même sur les récifs coralliens d’Australie) pour qu'ils se connectent au monde naturel et pas seulement ses images télés.
Des étudiants avec des initiatives écolos
Certains de ses étudiants font aussi du bénévolat avec un groupe qui nettoie les ordures dans les baies qui entourent l'île. D’autres initiatives existent dans le pays.
Au Babson College, dans le Massachusetts, il y a un logement étudiant appelé la « tour verte », où les résidents se concentrent sur les moyens de conserver les ressources.
Au Muhlenberg College, en Pennsylvanie, les étudiants ont construit et gèrent une usine de biodiesel à même le campus. Ils développent aussi des jardins dans leur cour arrière. Des actions très pro-environnements.
Pourtant selon Richard Niesenbaum, professeur de biologie à Muhlenberg, ils sont moins enclins à écrire à un député du Congrès ou à essayer de changer les choses au niveau mondial. Ils n'aiment pas non plus être associés aux « écologistes ». Il déclare:
Dans beaucoup de cas, ils sont plus pragmatiques.
Il divise son corps étudiant de la manière suivante:
- 5 à 10 % sont « des écologistes engagés»
- 5 % font partie des « anti-environnementaux» (Ce sont les étudiants qui vont délibérément éviter de mettre les ordures dans des bacs de recyclage sur le campus, par exemple.)
- 85 à 90 % sont « ouverts à la protection de l'environnement et des ressources naturelles, mais pas comme leaders. Ils ne sont pas prêt à s’investir et faire les efforts nécessaires. »
Il conclut:
Le dernier groupe est évidemment la mine d’or des éducateurs en environnement.
Quant à Madame Twenge, auteur principal de l'étude, elle constate que les chiffres parlent d'eux-mêmes:
J'espère que les jeunes verront ces résultats comme un défi plutôt qu'une critique.