La Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) a publié un rapport vendredi 26 février, dans le cadre de sa quatrième réunion plénière, à Kuala Lumpur, en Malaisie. Selon ce rapport, les pollinisateurs n'ont jamais été tant menacé qu'aujourd'hui et pourtant la planète n'en a jamais eu autant la nécessité qu'actuellement.
Tout le monde s'accorde pour dire que les pollinisateurs sont en danger, mais l'IPBES annonce que la disparition de nos chères abeilles pourrait avoir des conséquences épouvantables pour l'homme. Une conclusion partagée par l'INRA, qui rappelle que 75 % des espèces cultivées dépendent, en partie, de l'activité pollinisatrice des insectes : ""Tous ces insectes contribuent à notre alimentation à plus d'un tiers parce qu'ils transportent les pollens depuis les vitamines jusqu'aux stigmates." La dépendance à la pollinisation a ainsi connu une hausse de 300 % sur les cinquante dernières années.
En Europe et en Amérique du Nord, un bon nombre d'espèces de papillons et d'abeilles sauvages sont en déclin. Les données sont plus éparpillées pour les autres continents, mais de nombreuses études ont permis d'observer des disparitions au niveau local.
L'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) témoigne des différentes causes à travers un avis paru en septembre 2015. Pour l'IPBES aussi les facteurs sont multiples : pesticides, dégradations de l'habitat, pathogènes tel que le varroa, changement climatique ou encore invasion d'espèces comme le frelon asiatique. L'IPBES dénonce également l'utilisation d'herbicides qui engendrent la réduction de l'abondance et de la diversité des plantes à fleurs et affament ainsi les pollinisateurs.
Lorsque l'homme n'utilise pas de substance chimique, il peut tout de même altérer l'équilibre des insectes pollinisateurs, en en faisant commerce, comme pour l'apiculture. L'IPBES prend en exemple des pollinisateurs d'Amérique du Nord autant que du Sud, qui ont été victimes de leurs cousins de l'Ancien monde. De plus, une étude parue début février prouve que le virus des ailes déformées (DWV) s'était mondialisé à cause du commerce de l'Apis mellifera européenne.
Quelles solutions ? D'après l'IPBES, il faudrait en passer par le changement de pratiques agricoles, en favorisant la production biologique, en variant les cultures ainsi qu'en réduisant les pesticides et en mettant en place des fleurs en bordure des champs.