Dix représentants d’un groupe formé par 300 indiens et riverains de la région du fleuve Xingu, mais aussi des étudiants, des écologistes et des artistes, ont remis à la Présidence de la République une pétition contre la construction de l’usine hydro-électrique de Belo Monte.
Les indiens continuent la lutte contre l’usine de Belo Monte
Dix représentants d’un groupe formé par 300 indiens et riverains de la région du fleuve Xingu, mais aussi des étudiants, des écologistes et des artistes, ont remis à la Présidence de la République une pétition contre la construction de l’usine hydro-électrique de Belo Monte.
Selon les manifestants, le document regroupe près de 500 000 signatures, et a été remis au secrétaire exécutif de la Présidence, Rogério Sottili, et au secrétaire de l’Articulation Sociale, Paulo Maldos. Tous deux ont promis que le document serait délivré en mains propres à la Présidente Dilma Roussef et que le gouvernement maintiendrait le dialogue avec les mouvements sociaux.
Les opposants à cet immense projet demandent également la prise en considération d’un rapport signé par 30 spécialistes des Universités de Rio, du Pará et de São Paulo, présentant des arguments scientifiques qui remettent en cause la nécessité et la viabilité du projet.
Le barrage du Xingu serait la mort de l’écosystème et de l’agriculture familiale de tous les peuples indigènes de la région. En plus de perdre notre culture, il conduirait nos enfants sur le chemin du crime et de la délinquance
…, affirme la représentante du mouvement ‘Xingu vivant pour toujours’, Ana Alice Plens.
Le gouvernement prétend investir près de 19 milliards de Reais (8,5 milliards d’euros) dans ce projet qui aura deux réservoirs d’eau de 516 km2 chacun et qui sera opérationnel en février 2015, générant une production de 11 200 mégawatts, soit la 3ème plus grande centrale hydroélectrique du monde, derrière celles de Itaipu (à la frontière entre le Brésil et le Paraguay) et des Trois Gorges en Chine.
Belo Monte est sujet à de multiples débats depuis fin janvier et la délivrance du permis qui a donné le feu vert pour le début des travaux, autorisant l’installation des chantiers, le logement des ouvriers et la construction des routes.
Les leaders indiens se sentent floués. Ils critiquent le rôle tenu par le Funai, organisme censé défendre la cause des indiens, mais qui aurait pris des décisions contraires à leurs intérêts, et sans consertation.
Nous avons été trompés. Je suis contre l’usine et je vais défendre nos forêts et notre peuple jusqu’au bout
…, a déclaré le chef Raoni Metyktire, réuni avec d’autres représentants de communautés indigènes.
Nous sommes des brésiliens légitimes, le gouvernement doit respecter nos droits.
Le gouvernement a été durement critiqué pour ses promesses non tenues sur l’amélioration de la qualité de vie et de la santé des peuples indiens. Au contraire, de nombreuses tribus se sont affaiblies ou ont complètement disparu. Les discussions ont aussi porté sur des alternatives au projet, notamment l’utilisation des énergies éolienne et solaire.