Une fois de plus les scientifiques allient le déséquilibre de l’écosystème côtier au réchauffement climatique.
Ce n’est une surprise pour personne, les ostréiculteurs de la façade atlantique sont, depuis une vingtaine d’années, victiment par des périodes de surmortalité dans les nessains d’huîtres. La raison la plus fréquente est la présence d’un virus. Une équipe de chercheurs de l'Université de Nantes, de l’Institut de recherche pour le développement (IRD), de l’Ifremer et du CNRS affirment que cette surmortalité devrait continuer et même s’aggraver à cause du réchauffement climatique.
Après analyse de différents scénarios climatiques du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec), les quatre chercheurs avancent que d’ici 2035 le risque de mortalité des huîtres françaises d’Atlantique sera équivalent à celui des mortalités extrêmes constatées ces 20 dernières années.
Les hivers trop doux, véritable fléau
Dans une étude parue le 9 octobre dans la revue Environnemental research letters, ils prouvent que les températures hivernales trop chaudes associées à de fortes précipitations causent durant toute l’année suivante des conditions environnementales catastrophiques pour les huîtres adultes, ce qui fait grimper en flèche la mortalité des mollusques. La hausse de la température est propice aux agents pathogènes, quant à l’augmentation des apports d’eau douce par les rivières affaiblit les populations d’huîtres.
Yoan Thomas, chercheur à l'IRD, souligne que l’exploitation des coquillages revêt une importance sociale, économique et culturelle primordiale. Cette production s’avère fragilisée par les pressions anthropiques et le réchauffement climatique. Il est donc selon lui urgent de baisser notre consommation énergétique et nos émissions de gaz à effet de serre afin de limiter la modification des écosystèmes côtiers.