Les fours à briques de la vallée de la rivière rouge sont polluants, tout le monde le sait. Les autorités ont décidé de les fermer il y a plus de deux mois. Mais sur les 1 278 fours interdits, seulement 400 ont stoppé la production. Que font les autres ?
Les fours à briques traditionnels, une sacrée charge pour l’environnement
Les fours à briques de la vallée de la rivière rouge sont polluants, tout le monde le sait. Les autorités ont décidé de les fermer il y a plus de deux mois. Mais sur les 1 278 fours interdits, seulement 400 ont stoppé la production. Que font les autres ? Et les services environnementaux ?
20% de ces fours au charbon de basse qualité n’ont pas de cheminées. Ca ne les empêche pas de polluer, et ça assure que la fumée passe d’abord par les planchers de l’usine et les poumons des employés. Alors pourquoi, bien qu’ils soient frappés d’interdiction, ces fours continuent de produire ?
La gestion catastrophique par des autorités débordées et le manque de sensibilité des propriétaires attirés par le gain facile sont responsables de cette mascarade. Selon Nguyen Thi Dinh, un officiel dans la petite commune de Lien Trung, 40 fours de ce type ont du fermer. Mais après quelques semaines, ils ont tous réouverts… C’est que les autorités n’auraient pas les moyens de contrôler et de faire appliquer les règlements à des unités dispersées dans les campagnes.
Il est d’autant plus difficile de suivre la situation que la plupart de ces fours ne fonctionnent qu’une partie de l’année, et pas aux mêmes périodes.
D’autre part, la population semble être du côté des patrons.
Que feront les milliers de personnes employées par ces fours traditionnels s'ils sont tous fermés ?
Car les unités de production modernes, si elles permettent de réduire de 42% la consommation de charbon et de diviser par 6 le niveau d’émissions de CO2 ou de dioxyde de soufre, sont chères. Une unité de 10 millions de briques par an coûte 10 milliards de dôngs (plus de 372 000 euros) à mettre en production. Si le département de la construction a mis en place un plan visant à éliminer les fours polluants d’ici à 2020, sans financements adéquats, il est fort à parier que peu d’exploitants consentiront les investissements nécessaires pour avoir des 'briques vertes'.