La province du Chaco a décidé de faire appel à la générosité publique pour financer ce qui sera le plus grand parc national du nord de l’Argentine. Le site s’étend sur une ancienne propriété privée de 250 000 hectares, où la faune et la flore endémiques ont été miraculeusement préservées jusqu’à aujourd’hui.
Les financements citoyens, une méthode inédite pour créer un parc national
La province du Chaco a décidé de faire appel à la générosité publique pour financer ce qui sera le plus grand parc national du nord de l’Argentine. Le site s’étend sur une ancienne propriété privée de 250 000 hectares, où la faune et la flore endémiques ont été miraculeusement préservées jusqu’à aujourd’hui.
Le territoire des tatous géants
Incapable de prendre à sa charge les coûts d’expropriation des terrains concernés, la province du Chaco, l’une des plus pauvres du pays, fait appel au public pour parrainer la création d’un parc naturel.
L’initiative cherche à préserver l’un des derniers territoires du Grand Chaco encore intact, qui abrite de nombreuses espèces emblématiques de la biodiversité américaine.
Véritable « Arche de Noé » des écosystèmes locaux, le domaine offre un immense potentiel touristique pour l’observation d’animaux sauvages. Au cœur de paysages de savane et de forêt sèche, vivent de nombreuses espèces menacées comme le jaguar ou le tatu carreta, unique représentant des tatous géants, pouvant mesurer jusqu'à 1,60 mètre.
Le prix excessif des terrains freine la création de réserves naturelles
Le tracé du futur parc national correspond à un domaine privé dont le propriétaire, décédé en 2011, avait assuré la préservation jusqu’à sa mort. Pour indemniser ses héritiers, l’ONG Banco de Bosques cherche des contributeurs sur son site internet pour transformer la zone en réserve protégée.
En Argentine, plusieurs projets similaires sont actuellement bloqués par le pic historique du prix de la terre, qui rend impossible à l’administration des parcs nationaux l’acquisition de nouvelles propriétés.
Ni buste, ni philanthrope, simplement des gens normaux
Pour le parc du Chaco, l’État a déjà déboursé plus de 700 000 euros, que la province devra compléter grâce à la souscription publique pour atteindre les 9,8 millions d’euros nécessaires à l’expropriation.
Emiliano Ezcurra, responsable de l’ONG Banco de Bosques, souligne que ce mode de financement est une grande première :
« Aux portes du parc national, il n’y aura ni buste de grand homme, ni plaque portant le nom d’un philanthrope, mais simplement une longue liste de gens normaux, des donateurs comme vous et moi qui auront donné naissance au plus grand parc naturel du Nord argentin. »