L’éventualité d’une victoire du Rassemblement National (RN) aux législatives suscite de vives inquiétudes parmi les défenseurs de l’environnement. Les perspectives politiques de ce parti, souvent opposées aux initiatives écologiques actuelles, pourraient entraîner des changements significatifs dans la politique environnementale française.
Les écologistes craignent une victoire du RN
Les craintes des acteurs environnementaux face au RN
Les militants écologistes redoutent une remise en question des politiques environnementales actuelles sous un gouvernement du Rassemblement National. Le RN a souvent critiqué ce qu'il appelle l'« écologie punitive » de Bruxelles, préférant une approche plus nationale et moins contraignante, avec notamment une diminution des réglementations qui alourdissent les coûts de production des agriculteurs français, et poussent ainsi les Français à se nourrir de produits étrangers. Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace, a exprimé son inquiétude face à une possible victoire du RN : « Je suis secoué, effrayé, abattu. »
Les inquiétudes se concentrent particulièrement sur la suspension de plusieurs initiatives cruciales. Par exemple, le troisième plan national d’adaptation au changement climatique, déjà reporté à plusieurs reprises, pourrait être davantage retardé, compromettant les efforts de la France pour s'adapter aux défis climatiques. La stratégie nationale bas carbone et les projets de programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) sont également en suspens, créant une incertitude préjudiciable.
Les impacts sur les énergies renouvelables
Les développeurs d'énergies renouvelables craignent un coup d'arrêt à leurs projets. Jules Nyssen, président du syndicat des énergies renouvelables, souligne l'importance des engagements actuels : « Le gouvernement a pris, par exemple, des engagements oraux sur le développement de l’éolien en mer, mais il n’est pas possible de lancer un appel d’offres de 10 gigawatts d’ici à la fin de l’année sans PPE. » Cette situation pourrait freiner significativement la transition énergétique de la France et entraver l'atteinte des objectifs de déploiement des énergies renouvelables fixés pour 2030.
En effet, le déploiement de l'éolien est assez mal vu dans les territoires d'implantation des parcs. Que ce soit à cause des dangers pour les oiseaux, des vibrations qui peuvent déranger le bétail, des travaux nécessaires, de l'espace sollicité, ou tout simplement de l'aspect peu esthétique des parcs éoliens, beaucoup de maires ou de communautés de riverains s'opposent, souvent sans succès, à l'implantation d'éoliennes près de chez eux. L'éolien offshore est également dans le viseur, accusé de défigurer des côtes emblématiques et très touristiques, comme celle d'Etretat.
Une approche souverainiste de l'écologie au RN
Le Rassemblement National prône une approche souverainiste de l'écologie, rejetant les contraintes imposées par l'Union Européenne. Le parti estime que les politiques environnementales doivent être définies au niveau national, en tenant compte des spécificités locales et des intérêts économiques nationaux. Cette position se traduit par une critique de l'« écologie punitive » et une volonté de revoir les engagements climatiques de la France.
Parmi les propositions du RN, certaines suscitent particulièrement l'inquiétude des défenseurs de l'environnement. Par exemple, le RN propose de ralentir le développement de l'éolien, critiqué pour son impact visuel et environnemental. Le parti met en avant des alternatives telles que le nucléaire et l'hydrogène, considérées comme plus efficaces et moins intrusives. Cependant, ces propositions sont vues par beaucoup comme un frein à la diversification des sources d'énergie renouvelable.