Plus de 7 milliards d’habitants sur Terre, et le débat sur le lien démographie / problèmes environnementaux est de plus en plus discuté comme en Inde qui devrait rapidement devenir le pays le plus peuplé du monde.
Les difficultés de la lutte contre la surpopulation
Alors que la Terre compte officiellement plus de 7 milliards d’habitants et que le débat sur le lien démographie / problèmes environnementaux est de plus en plus discuté, l’Inde n’arrive pas à limiter l’augmentation de sa population. Un lourd problème pour un pays en développement qui devrait rapidement devenir le plus peuplé du monde.
Selon le dernier rapport des Nations Unies sur le sujet, plusieurs pays pauvres sont parvenus au taux de natalité de 2,1 enfants par femme considéré comme le seuil de renouvellement de la population. L’Inde qui a établi un programme de planification familiale dès 1952, bien avant les autres, n’est paradoxalement pas sur la liste. Si le taux de natalité au Bangladesh a été réduit de moitié en 20 ans pour atteindre l’objectif de 2,1, si l’Iran a atteint ce seuil en 2010 alors qu’il était encore de 7 enfants par femme en 1984, l’indice indien est aujourd’hui toujours de 2,5 enfants par femme.
Un échec qui n'est pas du au manque d’ambition de la part des autorités. Un plan national adopté en 2000 visait l’atteinte du "graal" de 2,1 en 2010. On n’y est pas, bien que la situation ne soit pas complètement désespérée. En effet, les États du Sud de l’Inde ont rempli leur contrat. Le Kerala par exemple, qui a le plus fort taux d’éducation des femmes du pays, connaît un taux de natalité de 1,7. Bien loin des 8 États les moins développés qui contribuent le plus à l’augmentation de la population, avec une natalité entre 3 et 4 enfants par femme.
Cette difficulté à contrôler la population nationale devrait contribuer à faire de l’Inde le pays le plus peuplé au monde dès 2025. La population atteindrait alors 1,46 milliards d’habitants, dépassant ainsi la Chine, et se stabiliserait seulement à partir de 2060.
Inégalités internes
Les promoteurs du développement durable qui doutent de la capacité du pays de permettre à tant de personnes de vivre décemment, espèrent qu’une politique efficace fera mentir les pronostics. L’exemple du Kerala devrait selon eux être reproduit partout ailleurs. Car selon les experts, la plupart des parents de familles nombreuses ne souhaitaient pas en arriver là. Mais l’état désastreux des systèmes de santé leur fait penser qu’il faut beaucoup d’enfants pour s’assurer la survie de quelques uns.
Les investissements dans les hôpitaux et les infrastructures de santé que le Kerala a consentis sont un moyen de lutter contre ce phénomène. D’autre part, l’interdiction aux jeunes filles de se marier avant la majorité adoptée dans certains États est une autre piste. Shailaja Chandra, ancien directeur du Fonds de stabilisation de la population nationale, explique :
Les filles qui ne sont pas mariées dans leur enfance poursuivent leur éducation. Quand elles sont éduquées, elles ont une capacité de négociation avec leur mari, connaissent la contraception et peuvent refuser les grossesses à répétition.
La politique nationale de stabilisation de la population recommande aux Indiens une période de 3 ans entre deux enfants et la stérilisation permanente d’un des membres du couple après la seconde naissance. Contrairement à la Chine qui a rendu obligatoire ce type de mesures, l’Inde ne contraint pas sa population en matière de naissances. Les prochaines années montreront si l’extension des politiques qui ont fonctionné dans les États du sud permettra de maintenir le pays à un niveau de population soutenable pour l’environnement.