Jeudi 19 avril, à Montréal s’est tenue une grande soirée de discussion autour du thème de la mode éthique québécoise. L’événement baptisé « Les dessous de la mode éthique » était organisé par l’équipe de La Gaillarde, boutique et organisme de référence dans ce secteur au Québec.
« Les dessous de la mode éthique » un événement à guichet fermé
Jeudi 19 avril, à Montréal s’est tenue une grande soirée de discussion autour du thème de la mode éthique québécoise. L’événement baptisé « Les dessous de la mode éthique » était organisé par l’équipe de La Gaillarde, boutique et organisme de référence dans ce secteur au Québec.
La soirée thématique a attiré plus de 60 personnes désireuses de venir écouter et échanger avec un panel de personnalités reconnues pour leurs engagements en faveur de la mode éthique. Au programme, 3 conférences et 2 tables rondes entrecoupées de défilés présentant quelques unes des collections disponibles chez La Gaillarde.
Pendant plus de 3 heures, des personnalités aussi diverses que Carl Blanchet (Directeur chez Cascades), Lis Suarez (Directrice de FEM International), Marie Josée Hince (Co-auteur du guide de la mode éthique au Québec) ou encore des éco-designers parmi lesquels Pascal Benaksis Couture (Fondateur de la marque Öom Éthikwear) se sont relayées pour partager avec l’auditoire leurs expériences de la mode éthique et les réalités auxquelles ils doivent faire face quotidiennement.
L’industrie textile absorbe 25% des pesticides répandus dans le monde
Parmi les principaux temps forts de ces interventions, celle d’Isabelle St-Germain fut particulièrement didactique. La coordinatrice générale adjointe d’Équiterre a profité de cette tribune pour rappeler au public un certain nombre de chiffres clefs inhérents au secteur de l’industrie du coton. Chaque année 25 millions de tonnes de coton sont produits dans le monde. Cette industrie, l’une des plus polluante, absorbe à elle seule 25% des pesticides répandus. Du point de vu humain, on chiffre à environ 125 millions le nombre de personnes dépendant de ce secteur à travers le monde (dont 75% sont des femmes).
Sur le plan économique, l’industrie du coton est l’un des secteurs les plus inégalitaires pour les différents pays producteurs. En effet, bien d’un kilo de coton conventionnel coûte 30 sous au Mali et 80 sous aux États-Unis (3e plus gros producteur mondial), les pays occidentaux dominent allégrement le marché en raison des très importantes subventions qui leur sont accordées et qui leur permettent d’écraser la concurrence des pays du sud, victimes impuissantes de ce déséquilibre.
Passer d’un rôle de consommateur à consom’acteur
Cet état de fait explique l’importance de promouvoir auprès du grand public des solutions alternatives telles que le coton biologique et/ou équitable qui permettent de remettre l’homme et son environnement au cœur de l’équation économique.
Depuis 1940, date des premières initiatives alternatives, le secteur du coton biologique a bénéficié en moyenne d’une croissance de 2% par an. Cette vitalité témoigne d’une prise de conscience qui s’est opérée au sein d’une frange de la population sensibilisée aux enjeux du développement durable et qui manifestent leur souhait d’acheter des produits plus éthiques.
Il est vrai que le rôle du consommateur, dernier maillon de la chaine de toutes productions est immense, bien que souvent sous-évalué. Comme le rappelle Isabelle St Germain « Il est aujourd’hui important que le consommateur prenne conscience de l’importance de son rôle et passe du statut de consommateur à celui de consomm’acteur. Il doit utiliser son pouvoir d’achat pour investir dans des projets qui lui tiennent à cœur »
Audrey Le Cour