Une étude, publiée dans la revue médicale britannique The Lancet, a révélé que les chiffres des décès dus au paludisme seraient presque deux fois plus élevés que les estimations.
Les décès dus au paludisme sous estimés
Une étude, publiée dans la revue médicale britannique The Lancet, a révélé que les chiffres des décès dus au paludisme seraient presque deux fois plus élevés que les estimations de l'OMS.
1,24 million de personnes seraient décédées de la "maladie du moustique" en 2010 alors que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) avait estimé le nombre de décès à 655 000 la même année. En revanche, l’étude et l’OMS s’accordent à dire que le taux de mortalité diminue.
La recherche, financée par la fondation Bill & Melinda Gates, s’est servie de nouvelles données et de nouvelles méthodes de calcul informatique pour créer une base de données historique du paludisme entre 1980 et 2010. Le nombre de décès serait ainsi passé de 995 000 il y a 32 ans à 1,82 million (le record) en 2004, avant de retomber à 1,24 million en 2010.
La hausse du paludisme jusqu’en 2004 est attribuée à la croissance des populations à risque. Son déclin depuis 2004 est à mettre sur le compte du contrôle croissant de la malaria en Afrique, grâce aux organismes caritatifs internationaux.
Difficile de trouver des chiffres fiables
La recherche s’est également efforcée à juger l’effet de la mauvaise classification des décès dans les régions concernées. Rien que cet ajustement aurait entraîné une augmentation de 21 % du nombre de décès dus au paludisme.
Richard Horton, le rédacteur en chef de The Lancet, s’est exprimé au micro de la BBC:
À l’heure actuelle, nous n’avons aucun chiffre fiable sur les décès dus au paludisme dans certaines des régions du monde les plus touchées par la maladie. Donc les chiffres que nous présentons sont des estimations. Notre recherche montre tout simplement une nouvelle façon d’estimer les chiffres des décès dus au paludisme.
L'éradication du paludisme possible?
Malgré le nombre considérable de décès, il estime que le rapport apporte surtout une lueur d’espoir puisqu’il est possible de contrôler la maladie.
Depuis 2004, le nombre de décès dus au paludisme a diminué d’environ un tiers. Une date qui correspond au moment où le Fonds mondial de lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme a commencé son action. Au cours des dix dernières années, 230 millions de cas de paludisme ont été soignés. Et autant de moustiquaires ont été distribuées aux personnes à risque, ce qui a entraîné une énorme baisse. Cela prouve qu’il est possible de stopper le paludisme avec les moyens dont nous disposons actuellement.
L’éradication totale de la malaria n’est cependant pas une possibilité à court terme. Les chercheurs estiment qu'il faudra attendre 2020 pour voir le nombre de décès passer en dessous de la barre des 100 000.